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Quatorze "suspects terroristes" tués dans une "présumée tentative d'évasion" au Mali


Des militaires maliens en patrouille mixte avec des membres des Gatia et MSA autour de Menaka, le 19 avril 2017
Des militaires maliens en patrouille mixte avec des membres des Gatia et MSA autour de Menaka, le 19 avril 2017

Quatorze jihadistes présumés arrêtés dans le centre du Mali ont été tués vendredi dans une "présumée tentative d'évasion", a annoncé l'armée malienne dans un communiqué.

"Suite à une présumée tentative d'évasion, quatorze suspects terroristes ont trouvé la mort le 6 avril 2018 à Dioura", selon la Direction de l'information et des relations publiques des armées, ajoutant qu'ils avaient été interpellés le 5 avril avant d'être remis à des militaires maliens dans cette localité du centre du Mali.

Deux élus locaux de la région ont indiqué à l'AFP sous le couvert de l'anonymat qu'une vingtaine de civils auraient été tués ou arrêtés à Dioura et ont mis en doute la thèse d'une évasion.

Selon le communiqué de l'armée, "face à cette situation, le commandement a pris toutes les mesures pour faire toute la lumière sur cette question, conformément aux dispositions en la matière".

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Amnesty International a appelé mardi les autorités maliennes à faire la lumière sur des exécutions extrajudiciaires dans le centre du Mali, où six corps ont été récemment retrouvés dans une fosse commune.

Une semaine auparavant, des associations peules et de défense des droits de l'Homme, dont Human Rights Watch, ont réclamé l'ouverture d'une enquête après la découverte à Dogo (centre) des dépouilles de six personnes, arrêtées quelques jours plus tôt par l'armée, selon elles.

Amnesty a indiqué avoir recueilli des témoignages selon lesquels ces six corps "découverts dans une fosse commune le 25 mars étaient ceux de personnes arrêtées trois jours auparavant par l'armée dans le village de Dogo et emmenées vers une destination inconnue".

"Cette découverte macabre intervient après des semaines d'une violence croissante qui a placé les civils du centre du Mali entre deux feux, exposés aux disparitions forcées et aux exécutions illégales de l'armée d'un côté, et de l'autre aux bombes au bord de la route et aux enlèvements par les groupes armés", souligne l'ONG.

En conséquence, Amnesty "exhorte les autorités maliennes à enquêter" sur les agissements imputés à leurs forces et à "traduire en justice tous les responsables de crimes présumés, devant des tribunaux civils ordinaires".

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La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a exprimé le 29 mars dans un communiqué sa "vive préoccupation" face à l'accroissement des "violations et abus graves des droits de l'Homme à l'encontre de civils, dont des cas d'exécutions sommaires" dans le centre du pays, où les groupes jihadistes sont particulièrement actifs.

Elle s'était dite "également préoccupée par l'ampleur des violences intercommunautaires dans les régions du Centre, lesquelles ont fait au moins une cinquantaine de morts".

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"Certains cas sont imputables aux groupes d'autodéfense communautaires", soulignait la Minusma, saluant la visite fin mars du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga et les engagements du gouvernement à "faire toute la lumière sur les violations et abus graves des droits de l'Homme et à traduire en justice leurs auteurs".

La communauté peule accuse régulièrement les autorités de tolérer, voire d'encourager les exactions de groupes de chasseurs traditionnels à son encontre, au nom de la lutte contre les jihadistes, ce que démentent catégoriquement les représentants de l'Etat.

Avec AFP

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