Après une visite de la mosquée Istiqlal, la plus grande en Asie du Sud-Est, le président Barack Obama a prononcé mercredi matin un discours à l'Université d'Indonésie. Il y a salué la démocratie et l'esprit de tolérance inscrits dans la constitution indonésienne. Prenant la parole dans le plus grand pays musulman du monde dix-sept mois après le discours du Caire, le chef de l'exécutif américain a de nouveau appelé au respect mutuel entre les Etats-Unis et le monde musulman.
M. Obama, qui a passé une partie de son enfance en Indonésie, est considéré par beaucoup comme un fils du pays. Mardi, ses discussions avec son homologue indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, ont porté sur les contours d’un partenariat en vue d’améliorer les liens économiques et de sécurité entre deux des plus grandes démocraties du monde.
Toutefois, certains Indonésiens ne sont pas contents de voir le président américain. Des membres de Hizbut Tahir, une organisation radicale musulmane, avaient occupé le plus grand rond-point de Jakarta en brandissant des pancartes sur lesquels on pouvait lire « Obama est le vrai terroriste ! » Le porte-parole du groupe, Ismael Yusanto, a déclare que le soutien du président américain à l’action militaire dans le monde musulman ne le différencie en rien de son prédécesseur.
Lors d’une conférence de presse conjointe mardi, le président américain a exprime sa frustration au sujet du blocage des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens à cause du refus d’Israël de geler l’expansion des colonies juives. Il a aussi défendu ses efforts en vue d’engager le dialogue avec le monde musulman.
« Concernant l’ouverture au monde musulman, je pense que nos efforts ont été sincères et soutenus. Nous ne nous attendons pas à éliminer l’incompréhension et le manque de confiance qui se sont développés sur une longue période, mais nous sommes convaincus que nous sommes sur le bon chemin », a expliqué M. Obama.
Parlant des récentes élections en Birmanie, le président Obama a déclaré que ces élections n’étaient ni libres ni justes. Le président Yudhoyono a dit, pour sa part, qu’il allait faire pression sur la Birmanie pour plus de réformes démocratiques l’année prochaine quand l’Indonésie sera la tête de l’Association des nations du Sud-est Asiatique, l’ASEAN.
Sur la question chinoise et en prélude au sommet du G-20, le président Yudhoyono a dit qu’il pense que les deux puissances pourront travailler ensemble à la stabilisation de l’économie mondiale.