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Près de 60 morts à Damas après un double attentat


Deux bus après le double attentat de Damas, en Syrie, le 11 mars 2017.
Deux bus après le double attentat de Damas, en Syrie, le 11 mars 2017.

Un double attentat dans la vieille ville de Damas a fait samedi près d'une soixantaine de morts, en majorité des pèlerins chiites irakiens, une des attaques les plus sanglantes à frapper la capitale syrienne en six ans de guerre.

Principale place forte du régime du président Bachar al-Assad, Damas a été secouée par plusieurs attentats depuis le début de la guerre en 2011 même si elle est restée à l'écart des combats qui ont ravagé le reste du pays.

"Il y a eu au moins un kamikaze qui s'est fait exploser" dans la vieille ville, dans le sud-est de Damas, a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'attaque, qui a eu lieu près du cimetière de Bab al-Saghir, n'avait pas été revendiquée samedi soir.

L'OSDH a fait état d'un bilan d'au moins 59 morts --47 pèlerins en majorité chiites irakiens et 12 combattants pro-régime--, et de "plusieurs dizaines de blessés dont certains graves".

En Irak, où la majorité de la population est chiite, le ministère des Affaires étrangères a fait état d'une quarantaine de ressortissants tués et de plus de 100 blessés.

Il a en outre rejeté la responsabilité de l'attaque sur les groupes "takfiris", en référence aux extrémistes sunnites.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné "l'attentat terroriste lâche qui est une riposte aux victoires de l'armée arabe syrienne contre Daech et Al-Nosra", en référence au groupe Etat islamique (EI) et à l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie.

Flaques de sang

La télévision d'Etat syrienne, qui a parlé de 40 morts et 120 blessés, a évoqué l'explosion de "deux bombes posées par des terroristes", terme qui fait référence aux ennemis - rebelles et jihadistes - du régime.

La chaîne a montré des images de plusieurs bus dévastés, avec des vitres brisées et des soutes éventrées. D'autres ont été en partie carbonisés.

Au sol, pêle-mêle, des chaussures, des lunettes et des chaises roulantes à côté de flaques de sang.

Un témoin a affirmé au photographe de l'AFP sur place que le deuxième attentat s'est produit après que les passants se sont rassemblés à la suite du premier.

Selon la télévision syrienne, les autorités ont neutralisé une moto piégée dans le même secteur, près du cimetière.

Le secteur de l'attentat est situé dans une zone où se trouvent de nombreux mausolées chiites, devenus lieux de pèlerinage, mais aussi des mausolées sunnites.

Ces dernières années, plusieurs attentats sanglants ont visé Sayeda Zeinab, un haut lieu de pèlerinage chiite au sud de Damas.

La plupart de ces attaques avaient été revendiquées par des groupes jihadistes hostiles à l'Iran et au mouvement chiite libanais Hezbollah, principaux alliés du régime de Bachar al-Assad.

L'attaque la plus meurtrière, en février 2016, avait fait 134 morts, dont 97 civils. Elle avait été revendiquée par l'EI, qui avait mis la main sur de vastes pans du pays en 2014 mais en a depuis perdu une grande partie.

Raqa, une 'priorité'

Trois forces sont actuellement engagées dans le nord de la Syrie, près du fief jihadiste de Raqa: les troupes turques et leurs alliés rebelles syriens, les forces du régime appuyées par la Russie ainsi qu'une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le président syrien a lui-même affirmé que Raqa était une "priorité" pour son armée, dans une interview à la chaîne chinoise Phoenix TV diffusée samedi.

Alors que l'assaut sur Raqa se précise, près de 300 familles de combattants de l'EI ont fui la ville depuis vendredi selon l'OSDH.

Les FDS sont parvenues ces dernières semaines à couper les principaux axes de communication de la ville avec l'extérieur.

Mais le flanc sud de la ville, qui donne sur le fleuve Euphrate, n'a pas été coupé et "des familles de jihadistes sont parvenues à traverser le fleuve à bord d'embarcations et à fuir" par le sud, a expliqué Rami Abdel Rahmane.

De là, elles ont rejoint soit la province de Deir Ezzor (est), que l'EI contrôle quasi totalement, soit celle de Hama (centre), où le groupe est aussi présent.

Déclenchée par la répression de manifestations pro-démocratie il y a près de six ans, la guerre en Syrie, qui a fait plus de 310.000 morts, est devenue très complexe avec l'implication de groupes jihadistes, de forces régionales et de puissances internationales sur un territoire très morcelé.

Avec AFP

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