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Près de 150 personnes arrêtées après des manifestations contre la réélection de Lungu en Zambie


Le candidat présidentiel du Front patriotique Edgar Lungu et sa femme Esther se rendent à un rassemblement à Lusaka, Zambie, 19 janvier 2015.
Le candidat présidentiel du Front patriotique Edgar Lungu et sa femme Esther se rendent à un rassemblement à Lusaka, Zambie, 19 janvier 2015.

Quelque 150 personnes ont été arrêtées dans le sud de la Zambie après avoir manifesté contre la victoire à l'élection présidentielle d'Edgar Lungu lundi, un succès contesté devant la justice par l'opposition.

Dès l'annonce officielle des résultats lundi donnant le président sortant Edgar Lungu vainqueur de la présidentielle avec 50,3% des voix, des manifestations ont spontanément éclaté dans la province Méridionale (sud), un bastion de Hakainde Hichilema, l'opposant battu avec 47,6% des voix.

"Les gens de la province Méridionale étaient vraiment certains de la victoire d'Hichilema mais avec le résultat inverse, des émeutes ont éclaté dans les villes de Mazabuka, Pemba, Muzoka, Batoka et Choma, conduisant à l'arrestation de 150 personnes", a indiqué le commissaire de la province, Godwin Phiri, dans un communiqué.

Selon la police, les manifestants ont bloqué les routes avec des troncs d'arbres et des pneus en feu.

"La situation est sous contrôle même si les manifestants ont indiqué qu'ils voulaient continuer les émeutes", a poursuivi M. Phiri.

Battu dans les urnes, le Parti uni pour le développement national (UPND) de M. Hichilema a annoncé dès lundi qu'il allait contester le résultat devant les tribunaux assurant avoir des "preuves de la manipulation des chiffres".

Selon la Constitution, Edgar Lungu ne peut prêter serment avant que ce litige ne soit réglé.

Mardi, il a appelé ses supporters à "rester calmes", mardi, dans un meeting où il a célébré sa victoire, dans la capitale Lusaka.

"Il va falloir un peu de temps avant que je prête serment car j'ai entendu dire que certains vont aller devant la justice. Mais cela ne veut pas dire que cette élection est frauduleuse", a déclaré M. Lungu.

Confiant sur l'issue de cette action en justice, il a estimé qu'elle ne retarderait que de sept à neuf jours sa prestation de serment.

Dans la capitale Lusaka, aucun incident n'a été signalé depuis lundi après-midi mais la police anti-émeutes a été déployée sur les principales artères de la ville pour prévenir d'éventuelles violences.

Mardi, l'ONU a salué des élections "pacifiques et disciplinées" appelant tous les partis à rejeter toute violence.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon a demandé "à tous les partis et particulièrement les leaders politiques et leurs supporters" de ne pas utiliser "de discours incendiaire".

Si le scrutin de jeudi dernier s'est déroulé dans le calme, la campagne avait été marquée par des violences inédites dans ce pays stable depuis son indépendance obtenue pacifiquement de la Grande-Bretagne en 1964.

Au moins trois personnes sont mortes au cours de plusieurs affrontements entre les supporters du Front Patriotique (PF) de M. Lungu et ceux de l'UPND.

Élu pour un mandat de cinq ans, Edgar Lungu va devoir affronter une situation économique délicate, la Zambie souffrant depuis quelques années de la chute des cours du cuivre dont elle est le deuxième producteur d'Afrique.

Près de 60% de la population du pays vit sous le seuil de pauvreté, selon la Banque Mondiale.

Avec AFP

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