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Edgar Lungu, un président "ordinaire" mais inflexible réélu à la tête de la Zambie


Le président Edgar Lungu lors de l'ouverture de la cérémonie de la 24e session ordinaire entre les chefs d'Etat et le gouvernement de l'Union africaine (AU) au siège social de l'organisation dans la capitale éthiopienne Addis Ababa, le 30 janvier 2015.
Le président Edgar Lungu lors de l'ouverture de la cérémonie de la 24e session ordinaire entre les chefs d'Etat et le gouvernement de l'Union africaine (AU) au siège social de l'organisation dans la capitale éthiopienne Addis Ababa, le 30 janvier 2015.

Le président Edgar Lungu déclaré réélu à la tête de la Zambie après un scrutin serré se présente comme un homme politique "ordinaire" et proche du peuple mais a parfois montré un visage inflexible et radical pendant la campagne électorale.

Vainqueur de la présidentielle au premier tour, il a battu - comme en 2015 - son rival Hakainde Hichilema avec 50,3% des voix contre 47,6%.

Pour l'emporter, il n'a pas hésité à mener une campagne radicale, se disant prêt à "sacrifier la démocratie pour la paix" et la stabilité de son pays.

A 59 ans, cet avocat expérimenté avait déjà réussi à s'imposer à la tête du Front patriotique (PF) en manoeuvrant habilement mais fermement, suite au soudain décès du président Michael Sata, dans l'exercice de ses fonctions en 2014.

Elu une première fois chef de l'Etat début 2015, pour achever le mandat de M. Sata, cet ancien ministre de la Défense et de la Justice, jusqu'alors plutôt discret, veut apparaître comme l'héritier légitime de son prédécesseur qui jouissait d'une grande popularité en Zambie.

S'il n'a pas le charisme de Michael Sata, Edgar Lungu aime se présenter comme "un Zambien ordinaire d'origine modeste" pour apparaître proche du peuple.

"Lungu n'est pas un homme d'action mais je pense que c'est surtout dû au fait qu'il a hérité du cabinet mis en place par Sata", estime l'analyste politique et économique zambien Oliver Saasa, interrogé par l'AFP.

Ses rivaux assurent qu'il veut museler toute critique comme le prouve, selon eux, la fermeture en juin du quotidien indépendant, le Post pour des impôts impayés.

Pendant la campagne, un cadre du principal parti d'opposition a également été arrêté à deux reprises pour avoir diffamé le président Lungu en indiquant que le chef de l'Etat jouait au billard et allait en discothèque avec l'argent des contribuables zambiens.

"Il a été plutôt dur avec ceux qui semblaient être contre lui, c'est arrivé à quelques reprises", note Oliver Saasa.

Problèmes de santé

Pour son deuxième mandat, M. Lungu va devoir affronter une situation économique très difficile en raison de la chute brutale du cours du cuivre, dont la Zambie est ultra-dépendante.

"La Zambie fait face à sa pire crise économique depuis plus de 10 ans", note l'Institut d'études pour la sécurité (ISS).

A son arrivée au pouvoir en 2015 il a promis de poursuivre les réformes économiques de son prédécesseur qui contenait notamment une taxe sur les revenus miniers. Cette mesure a tendu les relations avec les entreprises de ce secteur, déjà touchées par la chute des cours.

Né en 1956 à Chadiza (est), il a obtenu en 1981 un diplôme en droit à l'université de Zambie après avoir suivi une formation militaire.

Edgar Lungu a démarré sa carrière politique au sein du Parti uni pour le développement national (UPND) - aujourd'hui principale formation d'opposition - qu'il a quitté en 2001 pour former le PF avec Michael Sata.

Avec l'arrivée du PF au pouvoir en 2011, il est devenu ministre de l'Intérieur et s'est démarqué par ses positions conservatrices notamment sur le droit des homosexuels.

"Ceux qui défendent les droits des gays doivent aller en enfer. C'est un problème qui est étranger à ce pays", avait-il lancé après l'arrestation de deux Zambiens homosexuels en 2013.

Sa santé est scrutée de près dans un pays qui a récemment connu la mort de deux présidents en exercice, Levy Mwanawasa en 2008 et Michael Sata en 2014.

Edgar Lungu souffre d'achalasie, un trouble de l'oesophage et avait dû être hospitalisé en Afrique du Sud l'an dernier après s'être effondré lors d'un meeting.

Marié, père de six enfants et grand-père, il appartient au groupe ethnique Nsenga, minoritaire dans le pays même si l'étiquette partisane compte davantage pour les électeurs zambiens.

Avec AFP

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