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Premier sommet Poutine-Kim pour raviver des liens "historiques


Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le leader de la Corée du Nord, Kim Jong Un, se serrent la main, avant leur entretien à Vladivostok, en Russie, le jeudi 25 avril 2019.
Le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le leader de la Corée du Nord, Kim Jong Un, se serrent la main, avant leur entretien à Vladivostok, en Russie, le jeudi 25 avril 2019.

Kim Jong Un et Vladimir Poutine se sont retrouvés pour leur premier sommet jeudi avec l'objectif de renforcer les "liens historiques" entre Moscou et Pyongyang, en pleine impasse diplomatique avec Washington sur le nucléaire.

Malgré ses invitations répétées à M. Kim, la Russie était restée jusqu'à présent à l'écart de la spectaculaire détente observée sur la péninsule coréenne depuis début 2018.

Mais deux mois après le fiasco de sa deuxième rencontre avec le président américain à Hanoi, le dirigeant nord-coréen cherche des soutiens dans son bras de fer avec Washington et un certain rééquilibrage de ses relations entre Pékin, son plus proche soutien, et Moscou, son ancien allié de la Guerre froide. C'est l'URSS qui avait placé au pouvoir son grand-père et fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il Sung.

Vladimir Poutine a accueilli d'une longue poignée de main Kim Jong Un sur l'île Rousski, en face du port de Vladivostok (Extrême-Orient) où le dirigeant nord-coréeen était arrivé mercredi après un voyage d'une dizaine d'heures dans son train blindé vert olive.

"Je suis sûr que votre visite aujourd'hui en Russie nous aidera à mieux comprendre par quels moyens nous pouvons résoudre la situation sur la péninsule coréenne, et ce que la Russie peut faire pour soutenir les tendances positives qui ont lieu actuellement", a déclaré le président russe. "Sur le plan bilatéral, nous avons beaucoup à faire pour développer nos relations économiques".

"Je pense que cette rencontre sera très utile pour développer les liens historiques entre les deux pays, qui ont une longue amitié, en une relation plus stable et plus solide", a déclaré M. Kim lors de l'entretien, ajoutant s'attendre à "un dialogue significatif" à propos de la situation sur la péninsule coréenne, et félicitant le président russe de "construire une Russie forte".

Ce dernier avait alors affirmé qu'il était prêt à renoncer aux essais nucléaires. Kim Jong Un a depuis présidé à quatre essais nucléaires dont, potentiellement, celui d'une bombe à hydrogène en 2017, et au lancement de missiles intercontinentaux capables d'atteindre l'ensemble du territoire continental américain.

"Mouvementé" et "difficile"

Après des années de montée des tensions en raison des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang, M. Kim a rencontré depuis mars 2018 quatre fois le président chinois Xi Jinping, trois fois le président sud-coréen Moon Jae-in et deux fois M. Trump.

A Hanoï, la Corée du Nord avait cherché à obtenir un allègement immédiat des sanctions internationales décidées pour la contraindre de renoncer à ses armes atomiques. Mais les discussions avaient été écourtées en raison de désaccords profonds avec Washington, notamment sur les concessions que Pyongyang était prêt à faire.

Signe de la dégradation observée depuis, Pyongyang s'est fendu la semaine dernière d'une attaque d'une rare violence contre Mike Pompeo, en demandant que le secrétaire d'Etat américain ne participe plus aux discussions sur la dénucléarisation.

Le secrétaire d'Etat, dans une interview accordée à la chaîne CBS mercredi, s'est montré prudent sur la suite du dialogue: "Ça va être mouvementé. Ça va être difficile".

Moscou prône un dialogue avec Pyongyang sur la base d'une feuille de route définie par la Chine et la Russie. Cette dernière a déjà demandé la levée des sanctions internationales, tandis que les Etats-Unis l'ont accusée d'aider Pyongyang à les contourner.

Outre le dossier nucléaire, les deux dirigeants devraient évoquer le renforcement de leur coopération économique et plus particulière la question de la main-d'oeuvre nord-coréenne. Environ 10.000 travailleurs son employés en Russie, représentant une source précieuse de devises pour Pyongyang.

La résolution 2397 du Conseil de sécurité de l'ONU de décembre 2017 demande à tous les pays employant des Nord-Coréens de les renvoyer chez eux sous deux ans.

Les relations entre Pyongyang et Moscou remontent à l'ère soviétique: l'URSS a placé le grand-père de Kim Jong Un et fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il Sung, au pouvoir et lui a apporté un soutien crucial durant la Guerre froide.

Les relations furent cependant en dents de scie au cours de cette période, notamment parce que Kim Il Sung excellait dans l'art de jouer sur la rivalité sino-soviétique pour obtenir des concessions de ses deux puissants voisins.

Peu après sa première élection à la présidence russe, Vladimir Poutine chercha à normaliser ces relations et rencontra trois fois Kim Jong Il, père et prédécesseur de l'actuel leader, la première fois à Pyongyang en 2000. Il fut alors le premier dirigeant russe à se rendre en Corée du Nord.

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