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Buhari exige la démission des ministres-candidats, un pasteur dans la course


Le pasteur Tunde Bakare, ancien colistier du président nigérian Muhammadu Buhari, s'adresse aux fidèles lors d'un service dominical dans une église à Lagos, au Nigeria, le 25 octobre 2020.
Le pasteur Tunde Bakare, ancien colistier du président nigérian Muhammadu Buhari, s'adresse aux fidèles lors d'un service dominical dans une église à Lagos, au Nigeria, le 25 octobre 2020.

A l’approche de l’élection présidentielle de février 2023 au Nigeria, les candidats se multiplient pour succéder à Muhammadu Buhari. Tunde Bakare, un pasteur pentecôtiste populaire et Godwin Emefiele, le gouverneur de la Banque centrale, se jettent dans la course.

Tunde Bakare est considéré comme un des pasteurs nigérians les plus influents pour ses sermons et ses critiques contre les régimes successifs au fil des ans. Lors de l'élection présidentielle de 2011, remportée par Goodluck Jonathan, Tunde Bakare était le colistier de Muhammadu Buhari, l'actuel président.

Pour la présidentielle de 2023, il se présente aux primaires du Congrès de tous les progressistes (APC), parti du président Buhari. "Mon administration va s’engager à travailler sur quatre projets, notamment la paix, le progrès, la prospérité et les opportunités", affirme-t-il.

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L'idée qu'un homme d'Église s'intéresse à la politique est jugée problématique par certains. Sa candidature suscite donc une controverse passionnée parmi les Nigérians.

"La politique c’est pour toi et moi, le Nigérian ordinaire. C’est pour tout le monde. La démocratie, c'est un gouvernement du peuple et pour le peuple. Donc il n’ y a rien de mal à ce que tout le monde se présente", soutient Sani Yabagi, candidat malheureux à la présidentielle de 2019.

"Chacun veut faire du Nigeria un pays meilleur", renchérit Godspower Udjor, fondateur de Champion Faith Assembly, une église pentecôtiste.

Mais Mgr Emmanuel Adetoye, un évêque catholique du diocèse d’Oyo, dans le sud-ouest du Nigeria, a une toute autre vision.

"L’Église est toujours impliquée dans la politique. Mais l’église catholique ne permet pas à ses prêtres de s’impliquer dans la politique partisane. Après tout, comment appelle-t-on un prêtre ? Mon père. Alors comment est ce qu’un homme peut être le père de tous lorsqu’il rejoint le PDP comme candidat?", s'interroge l'évêque.

La controverse a aussi rattrapé la candidature de Godwin Emefiele, l'actuel gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (CBN), candidat déclaré aux primaires de l'APC. M. Emefiele, 55 ans, est aux commandes de la CBN depuis 2014, quand il est nommé par le président Goodluck Jonathan.

Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, s'exprime lors de la réunion mensuelle du Comité de politique monétaire à Abuja, au Nigeria, le 22 mai 2018.
Le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, s'exprime lors de la réunion mensuelle du Comité de politique monétaire à Abuja, au Nigeria, le 22 mai 2018.

Depuis qu'il a déclaré sa candidature, les appels à sa démission n’ont pas cessé de se faire entendre. "Démissionnez. Arrêtez d'embarrasser le pays", lit-on dans un tweet d'Obiageli Ezekwesili, ex-ministre de l'Éducation et ancienne vice-présidente de la Banque mondiale pour l'Afrique.

L'affaire a été portée devant les tribunaux, mais au final c'est le président sortant qui a tranché: ce mercredi, à l'issue d'un conseil des ministres, le chef de l'État nigérian a demandé la démission immédiate des hauts dignitaires qui cherchent à le remplacer.

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