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La présidence pourrait devenir un privilège réservé aux riches, selon les activistes nigérians


L’actuel gouverneur de l’Etat de Gogi au centre du Nigeria avec le président Buhari après acheté son formulaire de nomination présidentielle. (VOA/Gilbert Tamba)
L’actuel gouverneur de l’Etat de Gogi au centre du Nigeria avec le président Buhari après acheté son formulaire de nomination présidentielle. (VOA/Gilbert Tamba)

La décision du parti présidentiel "The All Progressives Congress" (APC) de vendre ses formulaires de nomination à la présidentielle à 100 millions de nairas suscite un tollé à travers le Nigeria.

Au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec 200 millions d'habitants, pour être élu président, un candidat doit d'abord remporter une élection primaire au sein de son propre parti avant d'être présenté à l'ensemble des électeurs.

Si l'élection principale est du ressort de la Commission électorale nationale indépendante, l'INEC, c'est à chaque formation politique qu'il revient d'organiser les primaires. La récente décision de l'APC, le parti de l'actuel président Muhammadu Buhari, de fixer le prix du formulaire de candidature à 100 millions de nairas (environ 240 000 dollars) a provoqué un véritable tollé à travers le pays.

Depuis l’annonce de la décision du parti présidentiel, les commentaires et critiques ont inondé les réseaux sociaux, notamment Twitter, pour dénoncer le prix jugé trop exorbitant. Pour certains, il s'agit d'une invitation à la corruption.

"Ce montant de 100 millions de nairas fixé rien que pour se procurer un formulaire de déclaration d’intention est la plus grande manifestation de la corruption", fustige Emmanuel Nwubiko, président de l’association nationale des écrivains des droits humains. "Il n'y a que ceux qui ont gagné de l’argent par des moyens illégaux qui soient capables de gaspiller cent millions de nairas", ajoute-t-il.

"C'est désormais un investissement"

"Imaginez combien de personnes ce montant peut sortir de la pauvreté en un clin d’œil!", dénonce Faith Nwadishi, une activiste. "Donc c’est devenu un investissement. C’est demander aux gens de venir investir parce qu’il y aura des bénéfices après", ajoute-t-elle.

"C’est absolument scandaleux! Certains des candidats peuvent avoir le soutien des populations mais ils n’ont pas cette somme. Considérant la situation économique actuelle, ce n’est pas facile de trouver 100 millions juste comme ça", souligne Faiza Nasir, une habitante d’Abuja.

Autant de critiques qui n’ont pas empêché des manifestations d'intérêt des femmes et des hommes politiques de l'APC désireux de succéder au président Buhari. Même si la période électorale est encore bien loin, certains ont déjà acheté leurs formulaires.

Parmi eux, on compte Emeka Nwajiuba, actuel vice-ministre de l’Éducation nationale, Yahaya Bello, gouverneur de l’Etat de Gogi, dans le centre du pays.

Revirement de Buhari

En 2014, alors qu'il convoitait la nomination de l'APC, Muhammadu Buhari avait critiqué son parti parce qu'il estimait que les frais de candidature (27,5 millions de nairas à l'époque) étaient trop élevés.

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