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Plus de 6.000 Peuls dans des camps de déplacés


Des déplacés sur le site de Barsalogho au petit matin, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Des déplacés sur le site de Barsalogho au petit matin, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso, plus de 6.000 habitants de la région de Yirgou dans le centre-nord vivent désormais dans des camps de déplacés.

A Barsalogho, à 65 km de Yirgou dans le Centre-Nord, une majorité de femmes et des enfants de l’ethnie peul sont les rescapés de la tuerie du 1er janvier qui a visé leur communauté lors de laquelle 49 personnes avaient été tuées.

Une centaine de tentes, toutes blanches dressées. Au moins 1000 déplacés, des peuls, notamment des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont quitté la région de Yirgou pour se réfugier.

Dans les camps de déplacés des Peuls
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Le 1er janvier après une attaque armée, les Peuls ont été ciblées par des villageois Mossi, aidées par des membres de leur groupe d’autodéfense.

"Les Koglweogo, sont venus incendier nos campements. Nous n'étions pas au courant. Ils ont tué nos hommes. Il ne reste que nos poules. Ils ont incendié nos cases et nos aliments. Ils ne cherchaient pas à tuer que des Peuls", confie Rainatou Diallo à VOA Afrique.

Dans ce camp, un centre de santé, une équipe de psychologues, des ONG et bien sur des agents de sécurité.

Alimata Dicko, déplacée peule, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Alimata Dicko, déplacée peule, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

"Nous nous débrouillons. On trouve à manger même si cela n'est pas très régulier. J'ai des enfants. J'ai un qui est malade. Je l'ai amené au centre de santé, mais jusque-là ça ne va pas", témoigne Alimata Dicko, déplacée.

Bassirou Zagré est l’un des deux responsables du site. Il reconnaît que tout n’est pas encore en place. Et cela rend l’assistance difficile.

"Il manque de l’éclairage sur le site. Aussi des ustensiles de cuisine, les marmites, les plats et biens d’autres besoins, les couvertures, les nattes... On en a reçu, mais c’est insignifiant".

Les agents de santé sont débordés. Certains de ces déplacés ont erré des jours dans la brousse avant d’arriver ici. Beaucoup ont vécu des scènes d’horreur perpétrées par les Koglweogo.

Dr Claude Kouderi, responsable santé sur le site, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Dr Claude Kouderi, responsable santé sur le site, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Pour Dr Claude Kouderi, responsable santé sur le site, la plupart des déplacés ont besoin d’une véritable prise en charge psychologique.

"Lorsque vous avez assisté à une scène où tu vois un proche qu’on t’enlève brutalement dans certaines conditions, cela ne peut que sur le plan psychologique déranger. Vraiment, sur le plan psychologique, il y a une atteinte et il y a des cas qui nécessitent une prise en charge médicale".

Deux semaines après ces violences qui ont fait près de 50 morts essentiellement des peulh, aucune arrestation n’a été opérée. Les Koglweogo règnent toujours en maitre à Yirgou.

Dans ces conditions, un éventuel retour à Yirgou est-il possible ? "Non, non et non!"

Yacouba Diandé, le porte-parole de ces déplacés à Barsalogho, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)
Yacouba Diandé, le porte-parole de ces déplacés à Barsalogho, au Burkina Faso, le 15 janvier 2019. (VOA/Lamine Traoré)

Yacouba Diandé, porte-parole de ces déplacés à Barsalogho, explique que "le même problème qui nous a chassés à venir ici, le même problème est toujours là-bas. On ne peut pas nous retourner comme ça tant que la situation ne change pas. Les gens qui nous ont chassés sont toujours là-bas armées, avec leurs fusils, leurs haches, leurs coupe-coupe... et en nombre suffisant".

Le centre de Barsalogho est l’un des quatre sites déployés pour les déplacés de la tuerie de Yirgou. Selon le gouvernement, plus de 6.000 personnes vivent dans ces camps.

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    Lamine Traoré

    Lamine Traoré est journaliste depuis près d’une dizaine d’années. Il a intégré Radio Oméga en 2013, la principale radio privée d’information au Burkina.

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