L'ambassadeur d'Ukraine aux Nations unies Volodymyr Yelchenko a dit lors d'une réunion du Conseil que la décision russe était "tout simplement illégale", en appelant à "une action réelle" même s'il est probable que la Russie oppose son veto à toute mesure en ce sens ou la bloque.
Le décret de Vladimir Poutine s'apparente à "une annexion insidieuse" de l'est de l'Ukraine, a-t-il dénoncé.
Les puissances occidentales ont de leur côté estimé que la récente victoire de Volodymyr Zelensky à la présidentielle ukrainienne était l'occasion de relancer les discussions avec Moscou pour mettre fin à un conflit de cinq ans qui a fait quelque 13.000 morts.
"Nous pensons que l'accent, aujourd'hui, devrait être mis sur un nouvel effort pour mettre en application l'accord de Minsk et pour amener la paix aux personnes qui souffrent en raison de cette crise", a ainsi dit l'ambassadeur allemand à l'ONU Christoph Heusgen à des journalistes en référence aux accords de paix de Minsk, négociés sous l'égide de Berlin, Paris, Kiev et Moscou.
Pendant la réunion, M. Heusgen avait dit à son homologue russe que Moscou aurait pu accueillir le nouveau président ukrainien avec "des fleurs" virtuelles pour montrer sa bonne volonté, plutôt que de faire cette annonce polémique.
"C'est trop tôt pour les fleurs", a répliqué Vassily Nebenzia, le représentant russe, selon qui Moscou a reçu des signaux contradictoires de la part de Zelensky.
Les Etats-Unis ont de leur côté qualifié d'"inacceptable" le fait que la Russie décide de faciliter l'octroi de la nationalité russe à des Ukrainiens juste après l'élection du nouveau président, et ont accusé la Russie d'attiser le conflit.
L'ambassadeur français François Delattre a lui aussi estimé que "la solution à cette crise n'(était) pas de donner des passeports russes à des citoyens ukrainiens. Elle est de respecter les engagements pris dans le cadre des accords de Minsk en vue de mettre un terme au conflit".
Avec AFP