Goodluck Jonathan vient de passer un an à la tête du Nigéria, en tant que président-élu du pays – mais il est en réalité au pouvoir depuis deux ans pour avoir succédé alors à Umar Yar’Adua, décédé en 2010. Et les analystes ont des vues mitigées sur sa jeune présidence…
L’enthousiasme de la majorité des Nigérians commence à s’estomper. Les vieux défis restent entiers, et il y a de nouveaux dangers, disent-ils. Mais d’autres estiment qu’il faut plus de temps à M. Jonathan pour donner au Nigéria la paix et la prospérité accrues qu’il a promises. Telle est la position d’Idang Alibi du très influent journal nigérian,The Daily Trust. Selon lui, le président Jonathan veut, pour transformer le Nigéria, dégraisser la bureaucratie, privatiser le secteur de l’électricité et promouvoir l’agriculture.
Hussaini Abdu, qui dirige ActionAid – une organisation luttant contre la pauvreté - trouve que la première année de Jonathan a été marquée par des « bombes et manigances » - une allusion à l’intensification du terrorisme des Islamistes de Boko Haram, et le détournement possible de deniers publics par de hauts responsables gouvernementaux. Pas moins de 7 milliards de dollars, l’année dernière.
Les partisans de Goodluck Jonathan lui reconnaissent, eux, un gros succès : l’accord de paix avec les militants du Delta du Niger, qui réclament pour leur région une plus grande partie des revenus pétroliers.