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L'opposition refuse de dialoguer sans observateurs internationaux au Nicaragua


Le qualificatif "meurtrier" en espagnol sur un dessin mural du président du Nicaragua, Daniel Ortega, le 26 mai 2018, dans le cadre de manifestations anti-gouvernementales demandant sa démission à Managua, au Nicaragua.
Le qualificatif "meurtrier" en espagnol sur un dessin mural du président du Nicaragua, Daniel Ortega, le 26 mai 2018, dans le cadre de manifestations anti-gouvernementales demandant sa démission à Managua, au Nicaragua.

L'opposition nicaraguayenne a quitté lundi la table du dialogue avec le gouvernement du président Daniel Ortega, exigeant que ce dernier respecte d'abord l'accord sur la présence d'observateurs internationaux.

Le pays est plongé dans une grave crise depuis deux mois avec des manifestations réclamant le départ du chef de l'Etat, un ex-guérillero de 72 ans. Au moins 178 personnes ont été tuées.

"Retournez à votre bureau, rédigez les lettres, envoyez les invitations et amenez une copie de ces lettres pour la séance de dialogue de mardi", a lancé l'ancien ambassadeur nicaraguayen aux Etats-Unis Carlos Tünnerman, représentant de la société civile, au ministre des Affaires étrangères Denis Moncada.

Ce dernier aurait invoqué des raisons "bureaucratiques" pour expliquer l'absence d'observateurs internationaux.

Les délégués de l'Alliance civique pour la démocratie (opposition) ont prévenu qu'ils ne viendraient pas mardi si les invitations à ces observateurs n'étaient pas lancées.

Le gouvernement et l'opposition avaient trouvé vendredi un accord autorisant des observateurs des droits de l'homme à venir enquêter sur les violences.

Les représentants de l'opposition avaient de leur côté accepté une demande clef du pouvoir du président Ortega: un plan visant à lever les blocages qui entravent les routes pour empêcher les forces anti-émeutes de passer, selon la conférence épiscopale.

"Nous voyons un manque de volonté politique du gouvernement, car dans l'alliance (de l'opposition) nous avons le désir que ces organismes (internationaux) viennent donner au peuple du Nicaragua les garanties que la répression va cesser", a déclaré M. Tünnerman.

L'Union européenne, l'ONU ou encore les Etats-Unis se sont alarmés ces dernières semaines de l'excès de zèle des forces de l'ordre face aux manifestants.

Les participants au dialogue ont prévu de discuter de la levée des barrages sur les routes, de l'organisation d'élections générales anticipées en mars 2019 (au lieu de fin 2021) et de réformes du système judiciaire.

Daniel Ortega, meneur de la révolution sandiniste en 1979 qui avait renversé la dictature des Somoza, est au pouvoir depuis 2007 au Nicaragua, pays le plus pauvre d'Amérique centrale, après l'avoir déjà été de 1979 à 1990.

Avec AFP

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