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Neuf activistes anti-Kabila arrêtés à Beni dans l'est de la RDC


Neuf activistes arrêtés pendant une marche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à Beni, Nord-Kivu, 21 octobre 2017. (Facebook/LUCHA RDCongo)
Neuf activistes arrêtés pendant une marche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, à Beni, Nord-Kivu, 21 octobre 2017. (Facebook/LUCHA RDCongo)

Neuf activistes congolais ont été arrêtés mardi à Beni dans l'est de la République démocratique du Congo, pendant une marche contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, indiquent des sources concordantes.

"Nous avons interpellé neuf jeunes de Lucha qui manifestaient sur la voie publique sans autorisation", a déclaré à l'AFP le lieutenant colonel Lisangi Nkumu, commandant adjoint de la police de Beni.

"Ils sont en train d'être auditionnés et seront transférés devant les juridictions compétentes", a-t-il indiqué.

Une manifestation publique à Beni "peut permettre l'infiltration de l'ennemi" dans cette ville "secouée par les groupes armés", a estimé l'officier.

Ces interpellations ont eu lieu "dix minutes après le début de notre marche (...). Les policiers nous ont brutalisés, nous avons levé les mains en l'air et nous nous sommes assis par terre", a raconté à l'AFP Regina Masinda, un activiste du mouvement Lutte pour le changement (Lucha).

"Neuf d'entre nous ont été arrêtés. Nous exigeons leur libération", a-t-il ajouté.

Cette marche avait pour objectif d'exiger entre autres la "démission" du président Kabila qui, selon Lucha, "constitue le blocage du processus électoral".

Ces arrestations interviennent au lendemain des heurtsmeurtriers qui ont embrasé la ville voisine de Goma et ont fait cinq morts. Vingt-huit personnes dont deux femmes avaient été arrêtés.

Lucha est un mouvement de jeunes indignés basé à Goma. Ces militants se présentent apolitiques, non partisans et non violents mais demandent des comptes aux décideurs.

La RDC est minée par une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir de M. Kabila dont le mandat a expiré depuis fin 2016. La Constitution lui interdit de se représenter mais la justice l'a autorisé à rester à la tête du pays jusqu'à l'élection de son successeur.

Les élections (présidentielle, législatives et provinciales) auraient dû se tenir avant fin 2017 en vertu d'un accord majorité-opposition conclu le 31 décembre 2016.

La Commission électorale chargée de les organiser table désormais sur 2019, les États-Unis exigent la tenue des scrutins en 2018. Aucun calendrier électoral n'a encore été rendu public.

Depuis septembre 2016, les manifestations de l'opposition et de mouvements citoyens sont interdites ou réprimées dans le pays.

Avec AFP

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