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Migrants africains : l’Italie, et après ?


Babacar Sogoba et Sama Tounkara, des amis maliens qui ont quitté Bamako ensemble en 2014 pour tenter de rejoindre l'Europe. Ils posent pour VOA Afrique dans le centre d'accueil de la Croix rouge italienne derrière la gare de Tiburtina, à Rome, le 5 octobre 2015 (Nicolas Pinault/VOA).
Babacar Sogoba et Sama Tounkara, des amis maliens qui ont quitté Bamako ensemble en 2014 pour tenter de rejoindre l'Europe. Ils posent pour VOA Afrique dans le centre d'accueil de la Croix rouge italienne derrière la gare de Tiburtina, à Rome, le 5 octobre 2015 (Nicolas Pinault/VOA).

Les migrants africains secourus au large des côtes libyennes sont acheminés vers la Sicile. Une fois débarqués, de nouveau, un long périple les attend. Reportage de Nicolas Pinault, envoyé spécial de VOA Afrique en Italie.

Le regard un peu perdu, des enfants érythréens et leurs parents descendent lentement du navire Enterprise. Ce bateau de la marine britannique les a secourus, ainsi que 650 autres migrants, alors qu'ils dérivaient en Méditerranée. Comme eux, des milliers de migrants débarquent en Sicile depuis plusieurs mois. A leur arrivée, ils sont temporairement hébergés dans des centres fermés de l’île.

C’est dans ces premiers jours que va se déterminer la suite de leur aventure européenne. S’ils acceptent de faire enregistrer leurs empreintes digitales en Italie, leur statut dépendra alors du règlement européen de Dublin. Ce texte, adopté en 2013, les oblige à rester en Italie en attendant que leur demande d’asile soit traitée.

Beaucoup ne le savent pas encore mais, s'ils décident de rejoindre la France, l'Allemagne ou la Suède, cette décision peut les contraindre à retourner en Italie s’ils se font arrêter.

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Les passeurs tentent de profiter de cette situation et leur demandent de ne pas s’enregistrer... Un moyen de garder les migrants sous leur emprise tout en leur promettant un passage plus "facile" vers leur destination de rêve. Service payant et non garanti, évidemment.

Après la Sicile, les migrants sont envoyés vers Rome ou Milan. A leur descente du bus, c’est chacun pour soi. Officieusement, les autorités italiennes se débarrassent de ces personnes qui n’ont pas pour ambition de demander l’asile en Italie. Les transporter dans le nord du pays, c’est la garantie de les voir quitter le pays plus tôt, vers l’Allemagne ou la Suède.

Alassane Seydi connaît bien le problème. Cet ancien journaliste sénégalais est aujourd’hui médiateur culturel et intervient régulièrement auprès des migrants. "Il faut reconnaître que le Sud de l’Italie, notamment la Sicile, n’a pas vraiment les capacités d’accueil face à l’ampleur de la situation. Cependant à Milan, Turin ou Gênes, il n’y a pas de réel accueil de l’Etat italien. Il n’y a rien : on les débarque, les bus s’en vont et ces migrants sont livrés à eux-mêmes", précise-t-il à VOA Afrique.

Les migrants doivent beaucoup aux associations caritatives comme Caritas.

Derrière la gare centrale de Milan, un centre de jour accueille les migrants avant qu’ils ne soient acheminés vers d’autres structures pour passer la nuit.

Fabio Pasiani, de la fondation Progetto Arca, explique à VOA Afrique que "les migrants ne restent pas longtemps ici, c’est un transit. En moyenne, quatre à cinq jours. Certains repartent même 24 h après leur arrivée."

Plus de 137 000 personnes sont arrivées en Italie par bateau depuis début 2015.

Lisez le prochain récit de Nicolas Pinault depuis la Sicile.

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