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Le patron de presse jugé pour violences sexuelles face à ses accusatrices au Maroc


Taoufiq Bouachrine, le directeur du journal marocain, à Casablanca, le 23 octobre 2009.
Taoufiq Bouachrine, le directeur du journal marocain, à Casablanca, le 23 octobre 2009.

Le patron de presse marocain Taoufik Bouachrine, jugé pour des violences sexuelles, a été confronté cette semaine aux accusations de cinq femmes, lors de plusieurs audiences à huis clos devant un tribunal de Casablanca.

Arrêté le 23 février et incarcéré depuis, le directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum est accusé de "traite d'êtres humains", "abus de pouvoir à des fins sexuelles", "viol et tentative de viol" devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca.

Cette semaine, cinq plaignantes - parmi lesquelles quatre employées ou anciennes employées du journal et une fonctionnaire - ont été appelées à témoigner et ont "toutes fait des révélations terribles sur ce qu'elles ont subi", a affirmé Habib Hajji, avocat de quatre parties civiles, joint par l'AFP.

Certaines ont affirmé avoir été filmées par M. Bouachrine qui, selon elles, utilisait les vidéos pour les faire chanter, ont rapporté des avocats joints par l'AFP.

Depuis son arrestation, le journaliste de 49 ans, connu pour ses éditoriaux au ton critique, nie toutes les accusations et se dit victime d'un "procès politique".

Le tribunal ayant accepté le huis clos à la demande des parties civiles, journalistes et observateurs dépêchés par les organisations de défense des droits de l'Homme n'ont plus accès aux débats et il faut s'adresser aux différents avocats pour suivre le procès.

Des médias marocains évoquent pour les dernières audiences des femmes en pleurs, des "révélations choquantes", des récits d'"agressions sexuelles", de relations sexuelles sous contrainte, de harcèlement moral et de chantage.

Le quotidien Akhbar al-Yaoum, qui défend son patron, estime que les accusations sont "contradictoires" et souligne que les parties civiles ont refusé de répondre aux questions de la défense.

La justice a répertorié 15 parties civiles mais trois de celles qui étaient présentées comme des victimes présumées ont fait savoir qu'elles n'avaient rien à reprocher au patron de presse. L'une des trois, salariée du journal, a été condamnée à six mois de prison ferme pour avoir accusé la police d'avoir falsifié sa déposition.

Les auditions des parties civiles peuvent s'achever avec les cinq témoignages entendus cette semaine. Me Hajji n'exclut pas que le tribunal fasse venir les dix autres victimes présumées, tout en affirmant ne pas en avoir fait la demande "car ce qui a été dit est suffisant pour condamner M. Bouachrine".

L'affaire focalise l'intérêt des médias marocains, avec des avis partagés, du fait de la notoriété de l'accusé et de la gravité des charges.


Avec AFP

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