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Mali: l'armée enquête sur des allégations du meurtre de 53 civils dans un village


Des soldats de l'armée malienne lors d'une patrouille sur une route entre Mopti et Djenne, dans le centre du Mali, le 28 février 2020.
Des soldats de l'armée malienne lors d'une patrouille sur une route entre Mopti et Djenne, dans le centre du Mali, le 28 février 2020.

Une radio française a fait état d'exactions imputées aux soldats maliens, à des supplétifs russes et à une communauté de chasseurs traditionnels dans la région de Mopti.

L'armée malienne a dit samedi avoir ouvert des enquêtes sur l'assassinat ou non de 53 civils dans le centre du pays, tout en dénonçant les entreprises de "désinformation" de certains médias.

"Des enquêtes de gendarmerie ont été ouvertes pour confirmer ou infirmer les informations faisant état d'un présumé assassinat de 53 civils dans le village (de) Gouni-Habé", dit l'armée malienne au bas d'un communiqué de quatre pages détaillant ses opérations depuis fin septembre.

Elle ne fournit aucune précision sur les évènements eux-mêmes, ni sur la provenance des informations évoquées.

Radio France Internationale faisait état début septembre d'exactions imputées par de nombreuses sources locales selon elle aux soldats maliens, à des supplétifs russes et aux membres d'une communauté de chasseurs traditionnels dans le village de Nia-Ouro, non loin de Gouni-Habé, dans la région de Mopti.

RFI parlait de viols, d'abus sexuels, de vols et d'actes de pillage.

Nia-Ouro et les localités alentour, connues pour abriter des jihadistes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaïda, a été le théâtre d'opérations de l'armée malienne pendant plusieurs jours.

La présence aux côtés de soldats maliens de mercenaires de la société privée russe Wagner, aux agissements décriés, est régulièrement rapportée.

Mais la junte au pouvoir depuis août 2020 la démentent et parlent d'instructeurs de l'armée russe, dépêchés au nom d'une coopération ancienne et revigorée.

L'armée malienne est de longue date accusée d'exactions, y compris par la mission de l'ONU déployée dans le pays. Les autorités répondent systématiquement veiller au respect des droits humains et diligenter des enquêtes s'il y a lieu. Les résultats de celles-ci ne sont pour ainsi dire jamais rendus publics.

"L'état-major général des armées appelle une fois de plus à la vigilance et à la retenue contre ces velléités propagandistes, d'intox et de désinformation de certains médias dont le seul but est de semer le chaos, la haine, la division et la désolation au Mali", dit le communiqué de l'armée.

La remontée d'informations est très compliquée dans des zones reculées comme Nia-Ouro, quasiment inaccessibles pour des raisons d'infrastructures et de sécurité.

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