Des soldats maliens ont arrêté au moins sept leaders politiques, suscitant ainsi des doutes quant à la promesse des putschistes de remettre le pouvoir aux civils. Selon des témoins et des proches des leaders en question, les arrestations ont eu lieu tard dans la nuit de lundi et tôt ce mardi, à Bamako, la capitale.
Parmi les détenus figurent Soumaila Cissé et Modibo Sidibé, deux anciens Premiers ministres et candidats à la présidentielle qui était prévue pour le 29 avril. Également aux arrêts : l’ancien ministre de l’Intérieur Koné Kafougouna et l’ancien ministre de la Défense Sadio Gassama, selon les mêmes sources.
Aucune explication n’a été fournie du côté des leaders de l’ex-junte.
Peu après ces arrestations, on a appris la nomination de l'astrophysicien Cheick Modibo Diarra, 60 ans, comme Premier ministre de transition du Mali.
"Le président par intérim Dioncounda Traoré nomme Cheick Modibo Diarra (...) Premier ministre", stipule le décret, lu par le chef de l’État après un autre décret annulant la nomination de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, qui a été chef du gouvernement d'avril 2011 jusqu'au coup d'État militaire du 22 mars.
Selon l'entourage de M. Diarra, il s'est rendu mardi matin à Kati, près de Bamako, où il a rencontré des responsables de l'ex-junte militaire. Aucune indication n'était immédiatement disponible sur la teneur de leur rencontre, souligne l’AFP.
La tâche prioritaire de Cheick Modibo Diarra sera de tenter de résoudre la crise dans le Nord où, à la faveur du coup d'État de mars, des rebelles touareg, des mouvements islamistes et divers groupes criminels, ont mené une offensive foudroyante et occupent depuis fin mars cette immense région aride.