Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Macron rencontrera Poutine au lendemain du G7


Le président français Emmanuel Macron le 10 mai 2017 à Paris.
Le président français Emmanuel Macron le 10 mai 2017 à Paris.

Le nouveau président français Emmanuel Macron recevra lundi prochain Vladimir Poutine, un homme avec qui il sait le dialogue incontournable.

La Russie espère de son côté beaucoup de cette rencontre, prévue à Versailles près de Paris, pour sortir de son isolement, selon des analystes.

Emmanuel Macron, qui fera son entrée sur la scène internationale jeudi au sommet de l'Otan à Bruxelles puis vendredi et samedi à celui du G7 en Sicile, a esquissé en deux mots -"dialogue" et "fermeté"-, durant la campagne présidentielle, sa future relation avec la Russie, tout en affirmant ne "pas faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine", dont il ne partage pas les "valeurs".

Pour recevoir le maître du Kremlin, il a choisi le cadre très royal du Grand Trianon, un élégant palais voisin du château de Versailles, qui accueille une exposition sur le tsar bâtisseur Pierre le Grand.

Recevoir Vladimir Poutine dans un tel cadre permet au président français de ne pas donner un aspect trop officiel à la visite, "c'est assez habile", estime une source diplomatique.

"Cette première rencontre intervient très rapidement, mais après un voyage de Macron à Berlin et après le sommet de l'Otan. C'est un message qui permet de rappeler que la priorité française, c'est l'Allemagne et le projet européen", estime le directeur de l'Institut Français des Relations Internationales (IFRI), Thomas Gomart.

"Poutine pour sa part espère corriger l'image très négative qu'il a laissée pendant la campagne présidentielle française", ajoute le chercheur, citant l'audience accordée en mars au Kremlin à la candidate d'extrême-droite Marine Le Pen, et les piratages informatiques contre le parti d'Emmanuel Macron, attribués à des hackers russes.

-'dialogue indispensable'-

Avant son élection, Emmanuel Macron n'avait lui-même pas mâché ses mots envers Moscou et les médias russes.

"Les amis de Mme Le Pen, ce sont les régimes de MM. Orban, Kaczynski, Poutine", avait-il lancé le 1er mai en référence au Premier ministre hongrois, au chef du parti conservateur nationaliste PiS au pouvoir en Pologne et au maître du Kremlin.

Mais le nouveau président, élu le 7 mai, a aussi toujours plaidé pour un dialogue avec Moscou, acteur clé dans plusieurs dossiers internationaux, à commencer par la crise syrienne.

"Ma conviction est que seules la fermeté et l'unité des Européens nous permettront de maintenir le dialogue ouvert avec Moscou, qui est indispensable", martelait-il le 18 mars dans un discours.

De son côté, la Russie, exclue du G8 -redevenu G7- et sous le coup de sanctions internationales depuis l'annexion de la Crimée et le soutien aux rebelles pro russes dans l'est de l'Ukraine, retient surtout l'appel au dialogue.

Le "développement des relations franco-russes" sera au programme des discussions, dans tous les domaines, a confirmé le Kremlin dans un communiqué.

"Macron est un homme très intelligent, réaliste, pragmatique (...) Avec lui on a plus de chances de progresser qu'avant (...) On pourra revenir aux relations qu'on avait avec François Mitterrand", s'est félicité vendredi l'ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, devant des chefs d'entreprise français.

Le Kremlin, qui a fort à faire face à Angela Merkel, mise aussi sur de nouveaux interlocuteurs en Europe pour tenter d'infléchir la position de l'UE sur les sanctions.

"Je ne pense pas que Macron ait envie de jouer cavalier seul sur la Syrie et fausser compagnie à Mme Merkel alors que nous sommes avec les Allemands dans le groupe de Normandie sur la crise ukrainienne", relève toutefois François Heisbourg, président de l’Institut International d'Etudes Stratégiques de Londres (IISS).

Pour le Kremlin, cette visite va aussi permettre de tourner la page du camouflet infligé par le président François Hollande, qui avait posé une condition -parler du dossier syrien- pour recevoir Vladimir Poutine à Paris en octobre. Ce dernier avait annulé sa visite.

Avec Afp

XS
SM
MD
LG