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Loyer à payer, fêtes gâchées: l'angoisse des Américains touchés par le "shutdown"


Le ministère américain des affaires étrangères.
Le ministère américain des affaires étrangères.

Donald Trump l'affirme: les employés fédéraux au chômage forcé à cause du "shutdown" soutiennent son combat contre les démocrates pour obtenir un mur à la frontière avec le Mexique. Mais alors qu'aucune issue n'est en vue, c'est plutôt l'inquiétude qui domine de nombreux témoignages d'anonymes.

Entre craintes de ne pas pouvoir payer le loyer et fêtes de Noël gâchées, des internautes confient leurs angoisses sur Twitter, sous le hashtag #ShutdownStories.

Mercredi marque le cinquième jour de cette impasse budgétaire qui a provoqué la fermeture, ou "shutdown", de 25% des administrations fédérales. En conséquence, quelque 800.000 Américains sont soit, pour la moitié, forcés de travailler sans être payés, soit poussés, pour l'autre moitié, aux congés sans solde.

Après les précédents "shutdowns", le Congrès américain avait rapidement voté, une fois le conflit résolu, pour que les employés fédéraux soit payés rétroactivement.

Mais alors que la fin du mois approche et que les négociations n'avancent pas, beaucoup s'inquiètent de ne pas pouvoir affronter les factures, tandis que les sous-traitants des ministères perdront ces jours chômés.

"Je viens juste de faire déménager ma famille, nous sommes trois, à Washington pour un emploi avec le gouvernement fédéral. Mon loyer a doublé, j'ai dépensé mes économies dans le déménagement et maintenant je vais peut-être ne pas être payé", se désole Kevin sur Twitter.

Dans un e-mail à l'AFP, ce statisticien, qui désire rester anonyme, précise que son fils de deux ans et demi a besoin d'une aide spécialisée.

"Notre budget est vraiment serré et se réduit encore", confie-t-il. "Si je rate un salaire, je vais payer le loyer avec une carte de crédit".

Syl, employée fédérale du fisc (IRS), dit elle avoir "juste assez" pour couvrir son loyer en fin de mois et quelques factures.

Mais "j'ai peur de dépenser vu que je ne sais pas combien de temps le 'shutdown' va durer ni quand je serai payée" explique-t-elle à l'AFP, en demandant également à rester anonyme.

Elle se dit d'autant plus contrariée qu'elle est contre le projet de mur. "Etre utilisée comme un pion politique pour le mur, cela m'indigne".

Pour d'autres, comme @Ancient_Scout, les conséquences sont immédiates: "Rompu mon bail pour accepter un nouveau boulot fédéral pour lequel je dois suivre 7 mois de formation dans un autre Etat. Formation annulée à cause du shutdown. Plus de logement. Ne peux pas me permettre un logement à court (?) terme. Je dois travailler à plein temps sans être payé. Je rends les cadeaux de Noël".

"En tant que contractuelle pour le gouvernement, je ne vais PAS ETRE PAYEE pour les jours que durera ce shutdown. Je suis une mère célibataire en mode panique. Je prends des heures supplémentaires dans mon deuxième boulot, mais ça ne payera pas le loyer!", s'inquiète @juliedotburr.

Sandwiches gratuits

Selon Donald Trump, certains employés fédéraux défendent toutefois sa décision de refuser de signer une loi budgétaire tant qu'elle ne comprendra pas le financement du mur, censé lutter contre l'immigration clandestine.

Beaucoup "me l'ont dit: 'persistez tant que vous n'avez pas obtenu le financement du mur'", a-t-il affirmé mardi. "Ces employés fédéraux veulent le mur".

Grand syndicat indépendant d'employés fédéraux, le NTEU affirmait pourtant le 24 décembre que 80% de ses membres se disaient "très inquiets" sur leur capacité à payer leur logement et autres factures de base.

Le président américain a en tout cas réaffirmé sa position lors d'une visite en Irak, mercredi. Le "shutdown" durera "aussi longtemps qu'il le faudra. Nous avons besoin d'un mur. Nous avons besoin que notre pays soit en sécurité", a-t-il martelé.

Alors qu'aucune sortie de crise n'est attendue jeudi au Congrès, puisque la Chambre des représentants n'a pas prévu de vote, la solidarité s'organise.

Un restaurant de hamburgers, Z-Burger, à Washington, où vivent de nombreux employés fédéraux, leur offre des sandwiches gratuits, tandis que le chef d'origine espagnol José Andrés, grand critique de Donald Trump, les invite dans tous ses restaurants entre 14h00 et 17H00, également pour un sandwich.

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