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Les visites de détenus suspendues à cause de la peste à Madagascar


Des masques sont donnés aux enfants à cause de l'épidémie de peste à Antananarivo, Madagascar, le 3 octobre 2017.
Des masques sont donnés aux enfants à cause de l'épidémie de peste à Antananarivo, Madagascar, le 3 octobre 2017.

Les visites de détenus ont été suspendues dans deux régions de Madagascar touchées par la peste, a annoncé l'administration pénitentiaire vendredi, une mesure destinée à contenir la propagation de la maladie qui a déjà fait 36 morts.

"Pour protéger les prisonniers de l'épidémie de peste qui se répand à l'extérieur des prisons, nous avons décidé de suspendre depuis hier (jeudi) les visites de famille", a déclaré à l'AFP le directeur de l'administration pénitentiaire, Arsène Ralisaona.

"Sont concernées par cette mesure sept prisons", trois dans la région d'Antsinanana (est) et quatre à Analamanga, la région de la capitale, Antananarivo, a-t-il ajouté.

La mesure a été prise en raison du risque élevé de contamination dans les prisons malgaches souvent surpeuplées et insalubres.

Selon le dernier bilan officiel publié vendredi, sur 258 personnes qui ont contracté la peste depuis août, 36 personnes en sont mortes. Le précédent bilan faisait état de 33 morts.

L'hôpital Ambohimiandra, à Antananarivo, spécialisé dans la prise en charge de la peste, est débordé par l'afflux des patients, selon les médias locaux.

Des tentes ont été dressées à l'extérieur de l'établissement, qui dirige désormais les nouveaux malades vers d'autres hôpitaux.

La peste réapparaît presque chaque année à Madagascar, généralement de septembre à avril. Mais cette année, l'épidémie a débuté dès août et s'est propagée "aux grandes zones urbaines, contrairement aux précédentes épidémies", selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Elle a provoqué un vent de panique parmi la population, notamment à Antananarivo où les pharmacies ont été prises d'assaut pour se fournir en masques et antibiotiques.

L'OMS a livré cette semaine à Madagascar 1,2 million de doses d'antibiotique. Ces médicaments doivent permettre de traiter jusqu'à 5.000 patients et protéger jusqu'à 100.000 personnes qui pourraient être exposées à la maladie.

L'organisation spécialisée de l'ONU remédie également à de "graves pénuries de produits de désinfection et d'équipements de protection individuelle pour les professionnels de la santé", selon un communiqué.

Les autorités malgaches multiplient les mesures pour tenter de stopper la propagation de la maladie.

Les établissements scolaires et universitaires d'Antananarivo et de Toamasina (est) ont été fermés pour être désinfectés. Des barrières sanitaires ont également été installées aux portes de la capitale pour informer les usagers des taxis-brousse qui desservent les villes côtières.

La bactérie de la peste, qui se développe chez les rats, est véhiculée par les puces. Chez l'homme, la forme pulmonaire de la maladie - transmissible par la toux - peut être fatale en seulement 24 à 72 heures. La forme bubonique est elle moins dangereuse.

La plupart des cas recensés à Madagascar sont des cas de peste pulmonaire.

Avec AFP

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