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Les troupes tchadiennes attendues au G5 Sahel dans les prochains jours


Les troupes tchadiennes attendues au G5 Sahel, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).
Les troupes tchadiennes attendues au G5 Sahel, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).

Le Tchad va envoyer des soldats pour sécuriser les frontières du Mali, du Burkina et du Niger, mais la décision du président Deby ne fait pas l’unanimité dans le pays.

Après plusieurs semaines de débats au sujet du réajustement du dispositif de combat de la coalition du G5 Sahel, le président tchadien a finalement accepté d’y déployer ses troupes.

Des soldats tchadiens pour sécuriser les frontières du Mali
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La décision a été prise après la visite de la ministre française des Armées à N’Djamena, il y a plus de deux semaines. Ce nouvel engagement est diversement apprécié à N'djamena.

Maître Bongoro Théophile président du parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).
Maître Bongoro Théophile président du parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).


Pour Maître Bongoro Théophile, président du Parti pour le rassemblement et l’équité au Tchad, un parti d’opposition, le président Déby tire un bénéfice politique du déploiement de plusieurs milliers d’hommes à l’extérieur, sur les théâtres des opérations de guerre.

"Déby seul, en tant qu’individu, ne peut pas utiliser notre armée comme les pions sur les jeux de dame. Il les déplace quand ça fait son intérêt, il fait des chantages avec, après quand il trouve que cela va l’aider, il les envoie là-bas. Il faut que cela cesse", a-t-il averti.

Me Bongoro estime que le président de la République est subtil en la matière. " Il se fait passer pour le rempart contre le terrorisme et puis ce sont nos enfants ce sont nos familles qui sont endeuillées tous les jours", déplore Maitre Bongoro.

Le peuple tchadien attend du gouvernement le bilan des pertes en vies humaines et le coût financier du déploiement des militaires tchadiens au Mali depuis 2011 avant de prendre un autre engagement, a déclaré Mbairemtar Prosper, député de l’opposition à l’Assemblée nationale.

Selon lui, l’Assemblée nationale n’est pas encore saisie et il attend de voir les arguments qui seront avancés par le chef de l’Etat pour demander l’accord de cette institution.

Avec la situation de crise sociale, les fonctionnaires ne sont pas encore rétablis dans leur droit et les 20.000 diplômés sans emploi, dont l'intégration à la Fonction publique a été promise, n’ont pas vu leurs dossiers engagés.

Mbairemtar Prosper, député à l'Assemblée nationale, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).
Mbairemtar Prosper, député à l'Assemblée nationale, novembre 2019. (VOA/André Kodmadjingar).


M. Prosper trouve anormal que le gouvernement tchadien dépense de l’argent du trésor public pour satisfaire les autres nations. Quant à Jean Bernard Padaré, secrétaire national chargé du Groupement socio-professionnel du parti au pouvoir, il estime que l’opposition rate, une fois de plus, l’occasion d’être à l’unisson avec le peuple tchadien.

En acceptant de déployer les troupes tchadiennes pour sécuriser les populations des pays du G5 Sahel, précise Me Padaré, le président Déby ne fait que traduire dans les faits la solidarité africaine qui, dit-il, est le socle de la nation tchadienne

Car, pour lui, la paix n’a pas de prix et ceux qui réclament des espèces sonnantes et trébuchantes sont "des boutiquiers". Un adage africain dit "quand la case de votre voisin brûle, la prochaine étape ça sera la vôtre" , a expliqué Me Padaré, soulignant que le président Déby a pris le temps d’évaluer le pour et le contre avant de prendre cette décision.

Selon le député Mbairemtar Prosper, les dispositions de la nouvelle constitution ne laissent aucune chance à l’Assemblée nationale d’interpeller le président sur cette question.

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