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Les Sud-Coréens partagés sur l'attitude de Trump face à Pyongyang


Le président Donald Trump parle lors d'une conférence de presse avec le président sud-coréen à Séoul, le 7 novembre 2017.
Le président Donald Trump parle lors d'une conférence de presse avec le président sud-coréen à Séoul, le 7 novembre 2017.

Dans une péninsule divisée, les Coréens du Sud se partagent en deux camps, les pour et les contre une réponse agressive du président Donald Trump aux provocations de leur inquiètant voisin du Nord.

Les Sud-Coréens, en particulier les habitants de Séoul, ont fini par afficher une certaine indifférence face, depuis des décennies, aux menaces d'attaque quasi quotidiennes du régime qui gouverne une Corée du Nord pauvre mais dotée de l'arme nucléaire.

Mais la récente guerre des mots opposant le jeune dirigeant de Pyongyang à un président américain au franc-parler inhabituel a ébranlé leur stoïcisme.

Il faut dire que la capitale sud-coréenne et ses 10 millions d'habitants se trouveraient en première ligne de tout conflit.

Pourtant, une banderole pro-Trump déployée à Séoul ce weekend, avant la venue du président américain, proclamait: "M. Trump, nous n'avons pas peur de mourir. Nous voulons que vous frappiez la Corée du Nord maintenant".

Les tenants de la ligne dure se recrutent essentiellement parmi les conservateurs et les plus de 60 ans et pour Gene Park, un employé de bureau de 35 ans, cette attitude est tout simplement "démente".

"Ils sont âgés et peuvent penser n'avoir que quelques années à vivre. Mais moi, j'ai toute une vie devant moi et je ne veux pas mourir", explique-t-il à l'AFP.

'Fou de guerre'

La guerre de Corée de 1950-53 a coûté la vie à des dizaines de milliers de soldats américains et, depuis, Washington est le principal allié de Séoul avec 28.500 soldats stationnés dans le sud de la péninsule.

Leur présence a dissuadé la Corée du Nord d'envahir la péninsule sud et, selon un sondage paru la semaine dernière dans le Korea Times, près de 60% de Coréens du Sud placent les Etats-Unis en tête des pays à l'égard desquels ils ont les sentiments les plus positifs.

Près de la moitié rejette sur le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un, plus que sur le président Trump, la responsabilité des tensions actuelles.

Mais en même temps, un autre sondage du Social Trends Institute du mois dernier indique que la plupart des Sud-coréens ne considèrent pas le président américain comme une force de paix dans la péninsule.

Signe des divisions internes, des milliers de Sud-Coréens ont manifesté ce weekend contre la venue de M. Trump, qualifié de "war maniac" (fou de guerre) et brandissant des banderoles "No Trump, No War", tandis que des militants pro-américains étaient rassemblés à quelques pâtés de maisons de là.

'Feu et fureur'

M. Trump, qui a évoqué "'le feu et la fureur" contre le Nord et s'est moqué de son dirigeant, traité de "fuséologue" (rocket man), a averti lundi à Tokyo, au début de sa tournée en Asie, que le temps de la "patience stratégique" était révolu. Et mardi, lors de son étape à Séoul, il n'a pas hésité à se dire prêt à utiliser l'option militaire "si nécessaire", tout en reconnaissant "des progrès" sur le dossier nord-coréen.

Mais au-delà des propos belliqueux, le fait est que la capitale sud-coréenne n'est située qu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, à portée de la formidable artillerie du Nord. Et l'irritation à l'égard de la rhétorique du président américain est plus affirmée chez les jeunes Coréens du Sud qui n'ont pas connu la guerre de Corée et accusent leurs parents de "vénérer" les Américains comme leurs sauveurs.

M. Kim, employé de bureau, juge le président Trump dangereux et indigne de la Maison Blanche. Mais il soutient l'alliance militaire avec Washington et ne veut pas d'un retrait des soldats américains de Corée du Sud.

"Trump est très loin d'être un dirigeant idéal", dit-il, "mais je pense que les Etats-Unis sont un allié important de la Corée du Sud, quel que soit le président de ce pays".

Avec AFP

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