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Les Béninois rongent leur frein face aux mesures préventives contre le coronavirus


Réception de matériels médicaux pour faire face au port obligatoire de masque, à Cotonou, Bénin, le 15 avril 2020. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Réception de matériels médicaux pour faire face au port obligatoire de masque, à Cotonou, Bénin, le 15 avril 2020. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Pour contrer la propagation du Covid-19, les autorités béninoises ont procédé à l'installation d'un cordon sanitaire autour de 15 communes, dont Cotonou.

Des mesures moins restrictives que celles prises dans certains pays de la sous-région ouest-africaine, mais cela fait grincer des dents surtout chez les conducteurs de taxi, les tenanciers de bars et buvettes qui doivent jusqu'à la fin du mois fermer leurs portes pour certains, et transporter moins de passagers pour d'autres.

Pendant un mois, les personnes habitant au sein du cordon sanitaire ne pourront le traverser sauf en cas d'extrême urgence et munis d'une dérogation signée par l'autorité préfectorale. Une pilule amère pour certains comme Ernest qui pensait négocier et se rendre chez ses parents. Il dénonce "un excès de zèle de la part des forces de l'ordre".

"On m'a empêché de passer alors que je suis seul dans mon véhicule. J'ai bien écouté les communiqués et dans les lignes, il n'est écrit nul part qu'il faut empêcher quelqu'un qui est seul dans sa voiture", confie-t-il à VOA Afrique.

Le cordon sanitaire interdit aux taxis interurbains de transporter plus de trois passagers. Même si cela reste un manque à gagner pour ces derniers, ils se disent "obligés de s'y conformer afin de se mettre à l'abri du virus".

Depuis le 30 mars, les écoles, les églises, les universités ainsi que les bars et buvettes et quelques restaurants qui reçoivent du monde ont fermé leurs portes, mettant au chômage techniques ceux qui dépendent de ces activités.

Les patrons des bars et buvettes comprennent l'urgence de l'heure et espèrent des lendemains meilleurs pour leur business : "On a tout stoppé pour barrer la voie à ce mal. Nous allons dire que ça fait juste mal à tout le personnel de la maison, y compris moi-même. Mais est-ce qu'on a le choix? Nous devons nous protéger, et protéger également les autres".

Mais que dire des couvents dont le nombre de personnes qui y vivent échappe au contrôle de l'État ? Rapprochés, les chefs traditionnels disent avoir mis la géomancie à contribution pour connaitre les attitudes à adopter face au mal.

"Tout au début de cette histoire, nous autres avions déjà consulté le Fâ qui nous a donné les directives à suivre et nous avons déjà accompli les rituels. Donc nous sommes à l'abri", confie un guide spirituel.

Pour se protéger du virus, certains ménages ont installé devant leur portail des inscriptions demandant à toute personne de se laver les mains avant d'entrer.

Même si les mesures sociales attendues par la population ne sont pas encore au rendez-vous, le gouvernement veille à limiter les situations pouvant conduire à une contamination de masse.

Lundi, 106 agents exerçant à l'hôpital de la mère et de l'enfant ont été placés en quarantaine, après que les test effectués sur une sage-femme se sont révélés positifs.

À la date du 14 avril, le Bénin a enregistré 35 cas de contamination au coronavirus, 29 personnes sont sous traitement, 19 cas guéris et un décès.

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