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Forte mobilisation à l'élection présidentielle au Liberia


Des employés bougent des boîtes pour le vote électoral à Monrovia, le 9 octobre 2017.
Des employés bougent des boîtes pour le vote électoral à Monrovia, le 9 octobre 2017.

Le scrutin présidentiel et législatif mardi au Liberia se déroulait dans le calme, avec un taux de participation "très élevé", selon la Commission électorale nationale, pour un vote qui désignera le successeur d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'Etat en Afrique.

Plus de deux millions de Libériens étaient appelés à choisir leur nouveau président, qui sera le premier à succéder à un autre dirigeant élu depuis plus de 70 ans, et à renouveler les 73 sièges de la Chambre des représentants.

Au Liberia, prières, lance-flammes et foules en fin de campagne électorale (vidéo)
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Les premiers résultats étaient attendus dans les 48 heures, mais pourraient commencer à être connus dès mercredi après-midi, selon un responsable électoral.

Parmi les favoris pour succéder à Mme Sirleaf figurent le sénateur George Weah, légende du football africain - battu au second tour en 2005, puis comme candidat à la vice-présidence en 2011 -, le vice-président Joseph Boakai, l'avocat et vétéran de la politique Charles Brumskine et les puissants hommes d'affaires Benoni Urey et Alexander Cummings.

"Je dirais que la participation a été très forte", a déclaré à la presse, sans donner de chiffres, le président de la Commission électorale Jerome Korkoya. En 2011, au premier tour de la précédente présidentielle, le taux de participation avait atteint 71,6%.

"Très peu d'incidents ont été signalés et le vote se déroule dans le calme et de manière ordonnée", s'est félicité M. Korkoya

Les bureaux devaient en principe fermer à 18H00 GMT, mais les électeurs présents à ce moment dans les files pourront voter.

- Sous l'oeil des observateurs -

Dès le début de la matinée, de longues files d'attente s'étaient forméees devant les bureaux de vote de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, l'un des plus pauvres du monde, où la campagne a été animée mais exempte d'incidents graves.

Après avoir déposé son bulletin dans l'urne, la présidente sortante, 78 ans, prix Nobel de la Paix 2011, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats de six ans, a estimé que le Liberia était "prêt pour la transition".

Elle avait déjà appelé lundi les Libériens à mesurer "le chemin parcouru" depuis la guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003.

Après avoir voté, George Weah s'est engagé en cas de victoire à commencer par "réconcilier les Libériens", avant de "former un gouvernement d'inclusion, auquel tous puissent participer".

"Je suis satisfait qu'autant de Libériens soient venus élire leur dirigeant", a déclaré de son côté M. Boakai, s'engageant à respecter le verdict des urnes.

L'Union européenne, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les Etats-Unis ont déployé de nombreux observateurs pour garantir un scrutin libre et transparent.

Le scrutin présidentiel se déroule en deux tours, à moins qu'un candidat n'obtienne la majorité absolue dès le premier. Les législatives ne comportent qu'un seul tour.

Le "plus probable" est qu'un second tour oppose George Weah à Joseph Boakai, estime Ibrahim Al-Bakri Nyei, un politologue libérien de la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres, soulignant l'importance de la troisième place, celle du "faiseur de roi".

- Programmes sommaires -

Pour redresser économiquement le pays, ravagé en 2014-2016 par l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, chacun des candidats a insisté sur une recette simple: le développement des routes pour M. Boakai, de l'agriculture pour M. Urey, de l'éducation et de la formation professionnelle pour MM. Weah et Cummings.

George Weah "peut faire la différence", a affirmé Otis Wallace, venu voter très tôt à Westpoint, le plus grand bidonville de Monrovia.

Martin Saylee, un étudiant en sociologie, voyait dans le vice-président sortant le candidat "le plus qualifié" pour créer des emplois et "porter le pays à un nouveau niveau".

Les fantômes de la guerre civile n'ont pas disparu, puisque figure notamment parmi les 20 candidats l'ex-chef de milice Prince Johnson, 65 ans. Aujourd'hui sénateur, il est tristement célèbre pour une vidéo le montrant en train de siroter une bière pendant que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990.

Avec AFP

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