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Au Liberia, prières, lance-flammes et foules en fin de campagne électorale


Le militant de Joseph Nyuma Boakai, le vice-président du Liberia et candidat à la présidentiel avec le Unity Party (UP), à Monrovia, Liberia, le 7 octobre 2017.
Le militant de Joseph Nyuma Boakai, le vice-président du Liberia et candidat à la présidentiel avec le Unity Party (UP), à Monrovia, Liberia, le 7 octobre 2017.

Prières chrétiennes, lance-flammes et grands rassemblements motorisés, bruyants de musique, ont marqué au Liberia la fin de la campagne pour les élections générales de mardi.

Les Libériens sont appelés à des présidentielle et législatives. Le scrutin doit notamment permettre d'élire un successeur à la présidente Ellen Johnson Sirleaf, élue une première fois en 2005 et qui ne peut plus se représenter après deux mandats successifs de six ans chacun.

Dans ce pays majoritairement chrétien, chacun des vingt candidats s'est fait un devoir d'aller dimanche prier à l'église, ajoutant à la torpeur qui s'était momentanément emparée du pays pendant la campagne.

Mais ce calme a été rompu au fur et à mesure que montait la fièvre électorale et des rassemblements exubérants étaient de mise à Monrovia et en province.

Les plus grandes foules, avec de nombreux jeunes gens, ont été mobilisées par le sénateur et légende du football africain George Weah et sa colistière Jewel Howard-Taylor, l'ex-épouse de l'ancien président Charles Taylor.

A sa descente vendredi d'un hélicoptère, en route pour Monrovia, pour sa campagne présidentielle, des supporters l'attendaient depuis six heures pour l'apercevoir. De nombreux autres étaient rassemblés au siège de son parti.

"Beaucoup de gens souffrent dans ce pays et peu y sont à l'aise. Nous voulons des changements et nous sommes sûrs que si Georges Weah devient président, il ferait mieux, plus que ce que les autres ont fait", a affirmé dimanche James Cooper, tenant dans sa casquette un drapeau à l'effigie de Weah-Howard Taylor.

Highlife et afrobeat

A travers le pays, des véhicules usagés et des camions remplis de supporters diffusent des mélodies de "highlife", une musique ouest-africaine, et d'afrobeat.

Des cortèges de jeunes gens chantent et jouent avec des drapeaux aux couleurs de leur formation. D'autres sont debout sur les côtés ou le toit des véhicules.

Plusieurs partisans de Weah sont tombés d'un camion et l'un d'eux s'est blessé au crâne, a affirmé un témoin à l'AFP.

Un des candidats, Charles Brumskine, a déclaré à l'AFP que les partisans de M. Weah ont poignardé trois de ses hommes. Le camp de l'ex-footballeur accuse des soutiens de M. Brumskine d'avoir bloqué la voie pour empêcher le passage de son convoi en route pour la province.

"La police de Nimba (comté dans le nord du pays) était apparemment incapable de gérer l'attaque du CDC (le parti de Weah). Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas de rapport de la police gouvernementale", affirme M. Brumskine à l'AFP.

Cet incident a lieu au cours d'une campagne généralement sans incident majeur malgré des craintes qu'une contestation des résultats - survenue en 2005 et 2011 - provoque des violences.

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Hip-hop à la rescousse

De grands rassemblements à Monrovia se sont tenus au stade Antoinette Tubman, où musique et danse libériennes, en plus d'un spectacle de cascadeurs étaient à l'affiche.

Des mannequins publicitaires, debout et immobiles comme des statues, peints aux couleurs de leur parti, suscitaient l'admiration mais aussi les huées de personnes n'ayant pu les faire sourire.

Lors d'un rassemblement samedi à Monrovia de l'ancien dirigeant de Coca-Cola pour l'Afrique, Alexander Cummings, autre candidat à la présidentielle, le spectacle a fait frémir: un homme courrait au milieu d'une foule de partisans de M. Cuming avec un lance-flammes en main. Peu de personnes semblaient inquiètes du risque d'incendie.

Des rappeurs animaient des rassemblements où des tours humaines étaient bâties par des gymnastes adolescents. Comme dans de nombreux autres pays africains, les militants affichent les portraits de leur candidat sur leurs vêtements.

"C'est mon candidat", hurle un supporter du vice-président sortant Joseph Boakai à la vue de son effigie. L'absence la plus visible est celle de la présidente Sirleaf qui ne bat pas campagne pour M. Boakai qui cherche à lui succéder. Elle veut que le pays ouvre un nouveau chapitre sans son influence, affirme t-on dans son entourage.

"C'est son choix. Nous l'avons fait (la campagne) sans elle", a indiqué laconiquement dimanche à l'AFP, M. Boakai.

Avec AFP

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