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Les forces kurdes attaquent des positions jihadistes près de Mossoul


Un soldat porte un drapeau irakien après la libération du village Khalidiya des militants de l'etat islamique au sud de Mossoul, en Irak, le 20 octobre 2016
Un soldat porte un drapeau irakien après la libération du village Khalidiya des militants de l'etat islamique au sud de Mossoul, en Irak, le 20 octobre 2016

C'est le quatrième jour de la vaste offensive des forces irakiennes et de la coalition internationale pour reprendre la deuxième ville d'Irak aux jihadistes.

Lors d'une réunion internationale à Paris consacrée à Mossoul, le Premier ministre irakien Haider Al-Abadi a assuré par vidéoconférence depuis Bagdad que les forces irakiennes progressaient "plus vite que prévu" vers Mossoul.

Cette réunion, coprésidée par la France et l'Irak, visait à préparer l'avenir politique de la ville où des centaines de milliers d'habitants sont pris au piège, faisant craindre une crise humanitaire de grande ampleur et un exode massif des civils.

Le principal objectif de la dernière avancée kurde est la ville de Bachiqa, au nord-est de Mossoul. Les forces irakiennes, appuyées par les frappes aériennes de la coalition internationale sous commandement américain, mènent également des assauts vers la ville depuis l'est et le sud.

"Il s'agit de nettoyer un certain nombre de villages alentours et de sécuriser le contrôle de zones stratégiques pour restreindre les mouvements de l'EI", a indiqué un communiqué des peshmergas.

Vers 06H00 (03H00 GMT), des pelleteuses ont ouvert la voie aux véhicules blindés vers Bachiqa, a constaté un journaliste de l'AFP. Alors que la colonne de combattants se formait, un drone a fait son apparition, aussitôt abattu dans un grand fracas par les combattants kurdes.

Selon le journaliste, qui a pu voir l'un des drones neutralisés par les peshmergas, il s'agissait d'un appareil similaire à celui ayant tué deux combattants kurdes et blessés deux soldats français il y a une semaine.

"Ces drones appartiennent à l'EI (...) Nous (les) avons donc détruits", a déclaré le général Aziz Weysi, commandant d'une force d'élite des peshmergas. "Ils peuvent assurer (des missions) de repérage et exploser. (L'EI) a envoyé celui-ci mais il n'a pas explosé", a-t-il affirmé à l'AFP.

Dans le village de Nawaran, près de Bachiqa, des rebelles kurdes iraniens du Front de la liberté kurde (PAK) étaient également impliqués dans les combats aux côtés des peshmergas.

A l'est de Mossoul, les forces d'élites du contre terrorisme (CTS) tentaient de prendre le contrôle de la ville de Bartalla, dont la population majoritairement chrétienne avait fui l'offensive de l'EI en 2014.

"Nous avons commencé à ouvrir une brèche dans Bartalla tôt aujourd'hui. Il n'y a que 750 mètres à parcourir pour atteindre le centre", a assuré à l'AFP par téléphone le lieutenant général Abdelwahab al-Saadi, qui commande les opérations dans la région. "Nous rencontrons une résistance, nous avons déjà fait sauter trois voitures piégées aujourd'hui."

Bartalla, une ville située à moins de 15 kilomètres de la rive est de Mossoul, a vu une résistance acharnée des jihadistes cette semaine.

Au sud, les forces irakiennes progressaient vers la vallée du Tigre et rencontraient un certain nombre de civils en fuite. Des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants qui se sont échappés du village de Mdaraj au sud de Mossoul, à pied ou en voiture, attendaient que la police fouille leurs effets personnels.

"Nous nous sommes faufilés", a raconté l'un d'eux, Abou Hussein, expliquant que les énormes panaches de fumée noire provoqués par l'EI pour se protéger des frappes aériennes les avaient aidés à passer inaperçus.

"Nous tenions des drapeaux blancs et nous sommes dirigés vers (les forces de sécurité irakiennes), a déclaré Abou Hussein.

Selon l'ONU, jusqu'à un million de personnes sont encore prises au piège à l'intérieur de Mossoul et nombre d'entre elles pourraient être forcées à fuir en raison des combats.

Malgré leur avancée rapide, les forces irakiennes sont encore à plusieurs kilomètres de la ville, où sont concentrées les populations. Pour l'heure, "les activités militaires se concentrent dans des zones à faible densité de population et nous n'avons pas enregistré de déplacements massifs de civils", a déclaré mercredi le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les affaires humanitaires, Stephen O'Brien.

Lors de la réunion de Paris jeudi, le président français François Hollande a mis en garde contre la fuite de jihadistes de Mossoul vers Raqa, en Syrie voisine.

"Nous devons être exemplaires sur le plan de la poursuite des terroristes qui déjà quittent Mossoul pour rejoindre Raqa", "nous ne pouvons admettre une évaporation de ceux qui étaient à Mossoul", a-t-il averti.

L'opération d'envergure lancée lundi pour reprendre Mossoul, contrôlée par l'EI depuis juin 2014, s'annonce comme la plus complexe, 3.000 à 4.500 jihadistes étant encore retranchés dans la cité.

Avec AFP

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