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Les Mauritaniens se pressent à la mosquée après l'assouplissement des mesures


Un homme marche devant une mosquée, au centre de la capitale, à Nouakchott, le 2 février 2008.
Un homme marche devant une mosquée, au centre de la capitale, à Nouakchott, le 2 février 2008.

Des centaines de fidèles se sont pressés vendredi dans la plus grande mosquée de Nouakchott, sans guère se soucier de précaution contre le coronavirus, après l'assouplissement par le gouvernement de restrictions pénibles pendant le Ramadan.

"Vraiment, cette pandémie nous avait mis dans un trou", dit Ly Almamy, fonctionnaire, "avec cette ouverture de la mosquée, on a encore espoir. On peut prier, on peut demander Dieu, que Dieu exauce nos prières et qu’il nous enlève en fait tout ce qui est arrivé aux musulmans".

La Mauritanie, peu touchée par le Covid-19, a annoncé mercredi alléger les mesures vigoureuses prises contre la pandémie, avec une réouverture des marchés à partir de jeudi et une reprise des prières collectives vendredi. Les autorités ont officiellement déclaré huit cas de contamination, dont six guéris et un décès. Une seule personne est officiellement sous traitement.

La grande mosquée de Nouakchott était certes restée ouverte ces dernières semaines, y compris pour les cinq prières quotidiennes. Mais celles-ci ne drainent pas les foules et ne tombaient pas sous le coup de l'interdiction. En revanche, la grande mosquée a été privée vendredi de la grande prière hebdomadaire, en plein mois de jeûne sacré.

Aussi Dia Mamadou est-il venu allègre ce vendredi et s'est-il empressé de prendre place aux premiers rangs. "Comme on a besoin de pain pour notre survie physique, nous avons besoin de prière pour nourrir notre esprit et notre foi", lâche-t-il, ses dernières paroles perdues derrière le masque et dans le brouhaha de la foule se massant dans la plus grande mosquée du pays, construite par l'Arabie Saoudite dans les années 1980.

Le gouvernement avait énoncé des conditions, comme "le port des masques, la distanciation sociale, le lavage des mains", sous peine de réévaluer l'allègement des restrictions.

En réalité, Dia Mamadou était un des rares à se couvrir le visage.

Beaucoup étaient comme d'habitude enturbannés mais gardaient la bouche et le nez découverts. Avec l'affluence la distanciation est largement demeurée un vain mot. L'appel de l'imam Abdallahi Ould Lemrabott dans son prêche à respecter les consignes s'est perdu dans le tapage.

"C'est un jour mémorable. Je ne saurais concevoir un vendredi sans prière collective", s'émeut Youssef Ould Mebrouk, sans masque ni turban mais les larmes aux yeux à la fin du sermon consacré aux préceptes du Ramadan et aux "châtiments" réservés aux pécheurs.

Les autorités ont aussi décidé de reculer de deux heures le couvre-feu, désormais en vigueur de 23H00 à 6H00 (locales et GMT).

Les restaurants vont rouvrir mais uniquement pour des plats à emporter.

Les frontières avec les pays voisins restent fermées ainsi que les écoles, les aéroports et la circulation entre les 13 régions.

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