Les États-Unis « profondément déçus » par la décision des Pays-Bas de libérer le vénézuélien Hugo Carvajal, incarcéré à Aruba pour trafic de stupéfiants présumé.
Un porte-parole du département d'Etat a précisé que les Etats-Unis avaient soumis une demande légitime en faveur de l'arrestation de Carvajal en vertu d'un traité d'extradition entre les Etats-Unis, les Pays-Bas et Aruba.
Carvajal a été arrêté la semaine dernière à Aruba à son arrivée pour assumer ses fonctions de consul du Venezuela dans cet île du sud de la Mer des Caraïbes, proche des côtes du Venezuela. Les Pays-Bas gèrent les affaires étrangères de cette ancienne colonie.
Carvajal a été inculpé aux États-Unis pour avoir usé de son ancien poste de chef du renseignement militaire vénézuélien pour aider les trafiquants de stupéfiants.
Aruba a libéré, puis expulsé Carvajal dimanche soir, faisant valoir qu'il bénéficiait de l'immunité diplomatique, mais qu’il avait été déclaré « persona non grata ». Néanmoins, le gouvernement avait déclaré auparavant que Carvajal ne bénéficiait pas d’une telle immunité, vu qu’il n’avait pas encore été accrédité dans ses fonctions par les Pays-Bas. Le ministre des Affaires étrangères néerlandais a fait volte-face sur la question dimanche.
Toujours selon le porte-parole du département d'Etat, le gouvernement américain est « préoccupé par des informations crédibles faisant état ... de menaces formulées par le gouvernement vénézuélien contre le gouvernement d'Aruba, les Pays-Bas, et d'autres entités » pour obtenir la libération de Carvajal. « Ce n'est pas la façon dont des questions concernant le respect de la loi devraient être manipulées », a dit le responsable.
Carvajal a occupé pendant cinq ans, jusqu'en 2009, le poste de chef du renseignement militaire pour le défunt président vénézuélien Hugo Chavez. En 2008, il était l'un des trois officiers militaires vénézuéliens de haut rang à figurer sur la liste noire établie par le département du Trésor américain. Il avait été sanctionné pour avoir fourni des armes et l’asile à des rebelles marxistes en Colombie, pays frontalier du Vénézuéla.