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Les défenseurs des droits de l'homme du Nord-Kivu s'indignent contre les conditions carcérales


Des détenus à la prison de Makala à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le 18 décembre 2012, derrière les barreaux des fenêtres d'une salle d'audience. (Photo AFP/ Junior D. Kannah)
Des détenus à la prison de Makala à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, le 18 décembre 2012, derrière les barreaux des fenêtres d'une salle d'audience. (Photo AFP/ Junior D. Kannah)

Dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, la situation des prisonniers est de plus en plus préoccupante, notamment celle des femmes. Elles disent avoir des difficultés à s'alimenter et affirment être exposées à diverses maladies.

Dans la prison de Sake, une ville située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville de Goma, Brigitte Ndoole, mère de deux enfants, purge sa peine; mais sa santé se détériore en raison des mauvaises conditions de vie.

"Cela fait six mois que je suis dans cette prison. Chaque jour, nous mangeons du riz pendant la journée et du maïs avec des haricots le soir. Parfois, le dimanche, nous recevons la visite de croyants de différentes églises, et c'est alors que nous varions notre alimentation. Mon corps ne s'adapte pas, mais Dieu continue de nous faire la grâce de vivre ", révèle-t-elle.

La situation est pareille à la prison centrale Munzenze de la ville de Goma, où de nombreuses personnes attendent d’être fixées sur leur sort.

"A Munzenze, il y a beaucoup de détenus qui ne sont même pas encore jugés, c’est-à-dire des personnes qui restent oubliées en attendant leur sort. Certains sont même incarcérés sans procès ni jugement et ce depuis plusieurs mois", énonce Chantal Faida, une ancienne militante de la LUCHA, devenue actrice politique et militante des droits des femmes.

"Nous demandons aux magistrats de faire diligence afin que chaque détenu soit fixé sur son sort par un procès équitable ", lance-t-elle.

Un besoin urgent de désengorger les prisons

Lucette Mulekya, une activiste des droits de l'homme de la ville de Goma, estime que toutes les prisons devraient être vidées pour permettre aux détenus, surtout les femmes, de vivre décemment.

"Cette situation nécessite une intervention d'urgence pour désengorger les prisons, mais aussi pour aider spécifiquement les femmes qui, de par leur nature, ont des besoins spécifiques. Déjà dans les conditions de nos prisons, les femmes sont beaucoup plus exposées aux maladies ", fustige-t-elle.

Lors de sa dernière visite à Goma, Amato Bayobasire, le vice-ministre congolais de la justice, a promis de lancer un programme d'amélioration des conditions de vie des prisonniers et de construire davantage de maisons d'arrêt.

"En tant que responsable, nous ne pouvons pas ne pas voir cette institution importante, d'autant plus que certains députés du Nord-Kivu nous avaient demandé de visiter la prison de Munzenze à Goma.", s'était-il indigné.

"Nous reconnaissons qu'il y a des choses à améliorer. Les prisonniers doivent manger correctement et conformément à la volonté du Président de la République, nous devons construire d'autres prisons car certaines sont surpeuplées ", avait-il-rassuré.

La prison centrale de Munzenze, construite pour accueillir environ 150 prisonniers, compte actuellement plus de 3000 détenus.

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