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Les chantiers du président Ahmad à la tête de la CAF


Le président de la Confédération africaine de football, Ahmad, lors de la 40e Assemblée générale de la CAF, Casablanca, Maroc, le 2 février 2018
Le président de la Confédération africaine de football, Ahmad, lors de la 40e Assemblée générale de la CAF, Casablanca, Maroc, le 2 février 2018

Un an après son élection face à Issa Hayatou, le Malgache Ahmad revient pour VOA Afrique sur les transformations et les défis au sein de l'instance dirigeante du football africain. Entretien.

Avez-vous le sentiment d'avoir réussi le changement au sein de la Confédération africaine de football, un an après votre élection ?

Ahmad : "C'est en marche mais la tâche est immense. Il y a tout à refaire à la CAF, même la gestion du personnel, l’administration. Tout doit être au diapason d’une gestion moderne, transparente et qui respecte la bonne gouvernance."

Après votre élection, vous disiez ne pas vouloir procéder à une "chasse aux sorcières" au sein de la CAF. Un an après, votre équipe n’est toujours pas complète.

Ahmad : "Il y a beaucoup de défis. Par exemple, si une personne occupe un poste de secrétaire général adjoint, mais qu’elle ne l’est pas, on doit toujours la payer comme un secrétaire général adjoint. Les règles de cette institution doivent s’adapter. Si les personnels égyptiens sont payés selon des normes internationales, il serait normal qu’ils obéissent au droit d’une organisation internationale comme la CAF, et non le droit égyptien. C’est important. La CAF doit être respectée. On a entamé des discussions d’ailleurs avec les autorités égyptiennes mais ce n’est pas facile de modifier l’accord de siège. Il faut qu’on ait une administration digne de ce nom."

La CAF a-t-elle vocation à rester au Caire ?

Ahmad : "Evidemment ! Il n’y a pas de discussion là-dessus."

>> Lire aussi : Nouveau report du procès d'Issa Hayatou au Caire

La Coupe d'Afrique des nations se déroulera désormais en juin-juillet à 24 équipes. Pourquoi cette révolution ?

Ahmad : "C’était très nécessaire pour une harmonisation du calendrier. Toutes les autres confédérations internationales jouent leurs tournois majeurs à cette période. Nos joueurs africains ont longtemps souffert de ce dilemme : l’amour de leur pays ou l’intérêt financier. Ils allaient à la CAN en janvier sans être sereins. Il y avait la pression des clubs. LA CAF devait agencer son calendrier."

Quelle est votre position sur la CAN 2019 au Cameroun alors que la dernière visite d’inspection de la CAF vient de s’achever ?

Ahmad : "J’attends le rapport de cette visite d’inspection. Je ne voudrais pas interférer. Je sais que le président du Cameroun tient beaucoup à cette CAN, tout comme Samuel Eto’o, à qui je parle souvent. Je sais aussi que d’autres personnes ont d’autres motivations donc, ce n’est pas évident. La responsabilité de la CAF c’est de coopérer étroitement avec ces gens qui veulent vraiment que la CAN ait lieu au Cameroun et de manière éclatante."

>> Lire aussi : Ahmad affirme que "la révolution est en marche à la CAF"

LA CAN prendra une décision d'ici septembre 2018 sur le maintien de cette CAN 2019 au Cameroun ?

Ahmad : "On va voir, nous nous fierons au cabinet d'audit sur ce dossier pour être sûr concernant les infrastructures. Il faut éviter des interprétations et une mauvaise appréciation de la situation."

Quelles sont les chances du Maroc d’obtenir l’organisation de la Coupe du monde 2026 ?

Ahmad : "J’y crois davantage actuellement. Le Maroc dispose déjà de beaucoup d’infrastructures et il reste huit ans pour pouvoir en réaliser d’autres. Regardez la Russie qui n’a pas encore livré tous les stades."

Avez-vous é​té​ déçu de ne pas avoir apporté un soutien officiel de la CAF à cette candidature Maroc 2026 ?

Ahmad : "Non. Ce qui est important c'est de pouvoir se mobiliser et espérer. Un adage africain dit que si vous souhaitez avoir du gibier à la chasse, il ne faut pas faire de bruit."

Sur le football féminin, quels sont vos objectifs ? Une ligue des champions ?

Ahmad : "Il faut d’abord redynamiser les ligues féminines pour qu’il y en ait dans chaque pays africain. Après, tout le monde est convaincu qu’il faut une ligue féminine des champions en Afrique. Si on a organisé ce symposium, c’est pour discuter en profondeur pour remobiliser autour du football féminin en Afrique."

Vous vous trouvez à Madagascar, c'est pour inaugurer votre bureau dans la Grande Ile.

Ahmad : "Oui dans ma ville natale, Majunga, la capitale du football à Madagascar. C’est important car ici, c’est une fédération qui ne compte que sur ses propres moyens et les petits sponsors. A l’inverse, de nombreux pays africains sont subventionnés par l’Etat, notamment l’équipe nationale.”

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