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Les autorités tchadiennes dénoncent l'ingérence des USA dans les affaires internes


Le président du Tchad, Idriss Deby Itno, arrive à la Maison Blanche à Washington, DC, le 5 août 2014.
Le président du Tchad, Idriss Deby Itno, arrive à la Maison Blanche à Washington, DC, le 5 août 2014.

Au Tchad, les ténors du Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir, demandent à la représentation diplomatique américaine de ne pas s’immiscer dans la politique intérieure.

Cette réaction fait suite au communiqué de presse publié le 7 juin dernier par l’ambassade des Etats-Unis au Tchad demandant aux autorités tchadiennes de garantir la liberté d’association.

Le Mouvement Patriotique du Salut dénonce l'ingérence américaine
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Mahamat Zen Bada, secrétaire général du MPS, à N'Djamena, le 12 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Mahamat Zen Bada, secrétaire général du MPS, à N'Djamena, le 12 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"Il faut avoir des ordres de l’étranger pour que notre président fondateur mette la machine en marche, pour que les partis politiques soient agréés ou pas agréés, ça ce n’est pas Idriss Déby", a déclaré Mahamat Zen Bada, secrétaire général du MPS, parti au pouvoir.

Il a fustigé l’ambassade des Etats-Unis au Tchad alors qu’elle soutient l’intention des autorités de N’Djamena d’aller vite aux élections législatives, dont l’échéance remonte à 2015.

Un processus crédible selon les autorités américaines qu'à condition que le gouvernement respecte le droit des citoyens de se rassembler, même si le but de ces rassemblements est d’inciter à voter contre le parti au pouvoir.

Le cas du parti "les transformateurs" de Dr Succès Masra qui défraye la chronique. Pour Mahamat Zen Bada secrétaire général du MPS sa formation politique ne permettra à personne de lui donner de leçon de gouvernance : "Le Tchad est un pays souverain, libre et ce ne sont pas les officines étrangères qui nous guident".

Il poursuit : "Que ça soit clair et le MPS ne permettra à personne de lui donner de leçon de démocratie. Nous portons sur notre flambeau 'mourir pour le salut'".

Le coordonnateur de la CASHIDO, une coalisation de la société civile proche du pouvoir, Mahamat Dingandimbaye, qualifie la représentation diplomatique américaine au Tchad d’ingérence qui remet en cause les institutions de la République.

Mahamat Dingandimbaye, coordonnateur de la CASHIDO, N'Djamena, le 12 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Mahamat Dingandimbaye, coordonnateur de la CASHIDO, N'Djamena, le 12 juin 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

"La CASHIDO dit non à toute leçon de démocratie qui émanerait d’un Etat aussi puissant soit-il ou d’une communauté internationale", soutient-il. "Nous disons aussi non à l’organisation des élections sous l’épée de Damoclès d’une puissance quelconque"

Pour Max Kemkoï, président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès il est inadmissible et même ridicule que le parti au pouvoir parle d’une ingérence dans cette situation.

"Quand le gouvernement français est venu violer notre espace aérien et opérer des bombardements pour tuer les Tchadiens, on a organisé un gigantesque meeting pour plutôt remercier le pouvoir français", rappelle-t-il. "Si on lit la convention de Vienne et la charte des Nations-unies, ce sont évidemmentdes ingérences".

Pour le docteur Evariste Ngarlem Toldé, enseignant chercheur à l’Université de N’Djamena, ​"si on estime que l’ambassadeur a mal agi, ils n’ont qu’à le déclarer persona non grata" car "ils se disent démocrates mais la démocratie, c’est respecter ses moindres règles".

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