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Le vice-président américain en Irak sur fond de crise politique


Le vice-président Joe Biden sort de l'avion de transport militaire C-17 lors de son arrivée à Bagdad en Irak, 28 avril 2016.
Le vice-président Joe Biden sort de l'avion de transport militaire C-17 lors de son arrivée à Bagdad en Irak, 28 avril 2016.

Joe Biden est arrivé à Bagdad pour une visite surprise au moment où l'Irak traverse une crise politique qui pourrait affecter la lutte contre le groupe Etat islamique.

"Le vice-président est arrivé en Irak où il rencontrera des responsables irakiens afin d'encourager l'unité nationale et la poursuite de la lutte contre l'EI", a indiqué la vice-présidence américaine dans un communiqué.

Peu après son arrivée, M. Biden s'est entretenu avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, a indiqué un communiqué du chef du gouvernement.

La visite de M. Biden intervient dans un contexte de turbulences pour l'Irak alors que M. Abadi tente depuis plusieurs semaines de faire approuver par le Parlement un nouveau gouvernement composé de technocrates qui pourra, selon lui, mener de manière plus efficace des réformes cruciales pour lutter contre la corruption.

Mardi, le Parlement a approuvé seulement une partie des candidats proposés lors d'une séance houleuse qui a vu des députés jeter des bouteilles en direction du Premier ministre.

Un certain nombre de partis et de politiciens redoutent la disparition de l'attribution des ministères sur une base politique qui leur assurait de nombreux avantages.

Des milliers de partisans de l'influent chef religieux chiite Moqtada al-Sadr ont de leur côté manifesté ces derniers jours devant la Zone verte à Bagdad afin d'apporter leur soutien aux réformes.

'EI, véritable menace'

La confusion au Parlement a discrédité un peu plus les responsables politiques, considérés par les Irakiens comme corrompus et suivant uniquement leurs intérêts personnels.

Les Etats-Unis craignent que cette crise "ne détourne" les autorités de la lutte contre l'EI "qui constitue "la véritable menace" pour les Irakiens, selon un haut responsable américain en marge de cette visite.

L'EI contrôle encore de vastes pans du territoire dont la deuxième ville du pays Mossoul malgré l'avancée des forces irakiennes appuyées par la coalition internationale menée par les Etats-Unis.

Quelque 40% du territoire de l'EI en Irak et 15% de celui en Syrie ont été repris aux jihadistes, et des dizaines de milliers de combattants ont été chassés du champ de bataille, a affirmé ce responsable américain, ajoutant que l'organisation radicale sunnite avait perdu trois de ses principaux dirigeants au cours des derniers mois ainsi que d'importantes ressources matérielles.

"Sur le plan militaire, la période est clairement en faveur de la coalition anti-EI", a-t-il soutenu.

Mais cette dernière doit encore lancer l'offensive pour reprendre la ville de Mossoul, nécessitant une coordination entre les forces kurdes et irakiennes.

Washington insiste sur la nécessité "d'un plan clair" pour cette offensive. "Ce que nous ne voulons pas, c'est une course vers Mossoul de différentes forces qui finiraient par se marcher sur les pieds ou se combattre", a souligné ce responsable.

Les Etats-Unis n'ont pas évoqué de date pour la reconquête de la ville, se bornant à préciser: "Nous voulons avancer le plus possible avant les grosses chaleurs de l'été".

Outre la situation politique et la lutte contre l'EI, M. Biden évoquera "les mesures que pourrait prendre la communauté internationale pour favoriser la stabilité économique de l'Irak", selon le communiqué de la vice-présidence américaine.

Bagdad est aux prises avec une importante crise budgétaire, causée en grande partie par la forte chute des prix du pétrole, qui représente plus de 90% des revenus du pays. La reconstruction de certaines villes comme Ramadi, reprise à l'EI, coûtera aussi des centaines de millions d'euros.

M. Biden entend encourager l'Irak à faire appel à ses voisins du Moyen-Orient pour l'aider financièrement.

Il s'agit de la plus importante visite américaine en Irak depuis la venue du vice-président Biden dans ce pays en 2011.

Avec AFP

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