Américain d'origine pakistanaise, Faisal Shahzad, 31 ans, devra répondre de plusieurs chefs d’inculpation: terrorisme, tentative d’emploi d’une arme de destruction massive et autres crimes. Il continue de coopérer avec les enquêteurs, ces derniers cherchant toujours à déterminer les motifs du crime projeté à Times Square, en plein Manhattan.
Ayant renoncé à ses « Miranda Rights », le droit de garder le silence pour ne pas s'incriminer, disposition prévue par le 5e amendement à la Constitution américaine, Shahzad a donc reconnu son rôle dans la tentative d’attentat, et fournirait aux enquêteurs des renseignements précieux. Il a avoué avoir suivi une formation sur la confection de bombes au Pakistan.
« Il est clair que c'était un complot terroriste visant à assassiner des Américains dans l’un des endroits les plus fréquenté de notre pays » a déclaré le ministre de la Justice Eric Holder. « Nous croyons que ce terroriste présumé a façonné une bombe à partir d’ingrédients rudimentaires, l'a placé dans un véhicule tout-terrain rouillé et l'a conduit à Times Square avec l'intention de tuer autant de touristes et de gens allant au théâtre que possible », a-t-il ajouté.
Shahzad, domicilié dans le Connecticut, travaillait à une époque comme analyste financier. Le véhicule tout-terrain Pathfinder lui appartenait. Lorsqu’un vendeur ambulant a remarqué le véhicule, il a immédiatement contacté les autorités qui ont découvert à l’intérieur une bombe de fabrication artisanale faite de bondonnes de gaz, bidons d’essence, feux d’artifices et engrais.
Lundi soir, Shahzad était interpellé à l’aéroport international John F. Kennedy de New York, à bord d’un vol à destination de Dubaï.
Félicitant ceux qui avaient déjoué l’attentat, le président Barack Obama a assuré que l’on ferait toute la lumière sur cette affaire. « J’ai eu l'occasion de remercier personnellement certains des citoyens et des officiers de police dont les réflexes rapides pourraient avoir sauvé des centaines de vies. Et ce suspect a été interpellé grâce à une collaboration étroite et efficace à chaque niveau » a fait valoir M. Obama.
A noter que le Pakistan reste sceptique sur les revendications par les Talibans pakistanais de la tentative d’attentat à Times Square. Selon le porte-parole de l’armée pakistanaise, le général Athar Abbas, « N'importe qui peut prétendre n'importe quoi », mais la capacité de ce groupe est discutable. Je ne pense pas que les Talibans pakistanais aient eu les moyens d’attaquer à l’étranger, vu que l’armée a détruit leurs installations, a ajouté le général. Sur ce dernier point, la police de New York est d’ailleurs d’accord pour dire que rien, pour l’instant, n’indique que le réseau pakistanais ait trempé dans ce qui s’est passé à Times Square.