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Le sommet de Londres préconise l'adoption du protocole international sur les violences sexuelles


Angelina Jolie, émissaire du HCR, et Neema Namadamu de la République démocratique du Congo, au sommet de Londres
Angelina Jolie, émissaire du HCR, et Neema Namadamu de la République démocratique du Congo, au sommet de Londres
Le Sommet de Londres sur l’éradication de la violence sexuelle dans les conflits s’achève vendredi. Des milliers de participants appellent à une action internationale pour poursuivre les responsables et aider les victimes.

La pierre angulaire de l'événement est la publication du Protocole international sur la documentation et l’investigation de la violence sexuelle dans les conflits. Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, il vise à briser la culture de l'impunité.

Dans des pays en conflit dans le monde, de nombreux viols sont restés impunis, a-t-il dit, ajoutant que le protocole apprendra à ceux qui sont sur le terrain à enquêter sur les attaques.

« Nous estimons que le temps est venu de mettre fin à l'utilisation du viol en temps de guerre, une fois pour toutes. Et nous pensons que c’est possible. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une question cruciale de paix et de sécurité internationale dans la prévention des conflits - qu'elle est essentielle à l'avancement des droits des femmes partout dans le monde. Et surtout, que c'est une question morale pour notre génération ».

L'actrice américaine Angelina Jolie, ambassadrice de bonne volonté du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), qui copréside le sommet avec le ministre britannique, a déclaré que les victimes de violence sexuelle dans les conflits n’ont souvent nulle part où aller pour chercher de l'aide.

« J'ai rencontré des survivants de l'Afghanistan à la Somalie, et ils sont tous comme nous - avec une grande différence. Nous vivons dans des pays sûrs, avec un accès à des médecins quand nous sommes blessés; un accès à la police quand on nous a fait du tort, et un accès à des institutions qui nous protègent. Ils vivent dans des camps de réfugiés ou dans les rues bombardées dans des zones où il n'y a pas de loi, pas de protection et pas même l'espoir de justice. Ils luttent pour protéger leurs enfants. Et souvent quand les victimes parlent, elles font face à encore plus de violence et sont rejetées par la société ». a expliqué Mme Jolie.

Pour le ministre nigérian des Affaires étrangères, Aminu Wali, il est impératif d'inclure les femmes dans les processus de médiation et de consolidation de la paix, et que les victimes reçoivent des réparations.

« La violence sexuelle dans les conflits ne peut pas être éradiquée par des pays agissant seuls, de manière isolée. Il faut une coordination stratégique entre les pays », a-t-elle dit.

La directrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark, estime que cette lutte ne peut être menée sans action et volonté politique.

« Nous savons très bien que la violence contre les femmes ne s’arrête généralement pas à la fin d’un conflit. Et c'est pourquoi il est très important pour les femmes d'être au centre des processus de paix. Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), nous avons soutenu les autorités à enquêter sur des centaines de cas de violences sexuelles et basées sur le genre, et à les transférer au système judiciaire », a rappelé Mme Clark.

Elle a appelé les gouvernements à lutter contre ce fléau, non seulement dans les conflits armés, mais également dans la société en temps de paix.
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