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Le régime syrien poursuit les arrestations arbitraires, selon HRW


Des portraits du président russe Vladimir Poutine, du président syrien Bashar al-Assad et du dirigeant libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah à Alep, au nord de la Syrie, 17 mars 2018.
Des portraits du président russe Vladimir Poutine, du président syrien Bashar al-Assad et du dirigeant libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah à Alep, au nord de la Syrie, 17 mars 2018.

Le régime syrien harcèle et arrête arbitrairement des civils dans les zones reprises aux rebelles, poursuivant ses pratiques répressives à l'égard d'opposants présumés, a accusé mardi Human Rights Watch (HRW).

Assiégés et bombardés par les forces du président Bachar al-Assad, des groupes rebelles dans différentes régions ont été contraints en 2018 d'accepter des accords de reddition supervisés par la Russie, alliée du pouvoir syrien qu'elle aide militairement dans le conflit.

En vertu de ces accords, civils et combattants réfractaires ont été transférés dans d'autres zones sous contrôle rebelle, tandis que ceux souhaitant rester sur place ont bénéficié d'une amnistie. La Russie a déployé sa police militaire dans certaines zones reconquises.

Selon l'ONG de défense des droits humains HRW, les organisations locales ont recensé au moins 500 arrestations dans trois régions reprises en 2018 par les pros régime : la province méridionale de Deraa, la Ghouta orientale près de Damas et le sud de la capitale.

"Les combats ont pris fin dans une grande partie de la Syrie, mais rien n'a changé dans la manière dont les services de renseignement piétinent les droits d'opposants présumés au régime d'Assad", a fustigé Lama Fakih, directrice par intérim pour le Moyen-Orient à HRW.

"L'absence de procédures régulières, les arrestations arbitraires et le harcèlement (...) sont plus parlantes que les promesses vides de retour (des déplacés), de réforme et de réconciliation", a-t-elle ajouté, en soulignant que son organisation avait pu documenter 11 cas d'abus.

Les abus recensés visent d'anciens dirigeants ou militants de l'opposition, des travailleurs humanitaires ainsi que des membres de familles d'anciens combattants anti régime, a indiqué HRW.

"Les personnes visées avaient signé les accords de réconciliation", a précisé l'ONG, qui a appelé la Russie à intervenir pour relâcher les personnes détenues. Les accords de reddition étaient présentés comme des accords de "réconciliation" par le régime.

"Ceux qui vous parlent de stabilité ou de sécurité dans le sud (de la Syrie) mentent", a déploré un travailleur humanitaire à Deraa cité par HRW. "Il y a encore des assassinats et des détentions arbitraires, et les habitants continuent d'être persécutés".

Selon l'ONU mardi, entre juillet 2018 et mars 2019, 380 personnes ont été arrêtées ou détenues dans la seule province de Deraa. Parmi elles, 150 ont été libérées mais le sort des 230 autres reste inconnu.

La semaine dernière, huit ONG des droits humains ont appelé la communauté internationale à faire pression sur les belligérants en Syrie, dont le régime, pour révéler le sort de "dizaines de milliers" de personnes portées disparues en huit ans de conflit.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), environ 200.000 personnes sont toujours portées disparues.

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