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Le procès des militants du Hirak piétine au Maroc


Des proches du leader du mouvement marocain de la contestation manifestent devant la cour d'appel de Casablanca, Maroc, 12 septembre 2017.
Des proches du leader du mouvement marocain de la contestation manifestent devant la cour d'appel de Casablanca, Maroc, 12 septembre 2017.

Le procès des militants du Hirak, le mouvement de contestation sociale du nord du Maroc, a repris vendredi sur des questions de pure forme, l'accusation repoussant en bloc les requêtes et objections des avocats des 54 prévenus.

Les accusés sont jugés à Casablanca depuis la mi-septembre pour différents motifs, parfois très mineurs, parfois très graves, comme celui "d'atteinte à la sécurité de l'Etat" qui vise le meneur du mouvement, Nasser Zefzafi, 39 ans.

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Ils encourent des peines plus ou moins lourdes, pouvant aller théoriquement jusqu'à la peine de mort.

Trois de leurs camarades ont déjà été condamnés ces derniers mois à 20 ans de prison ferme pour avoir attaqué et incendié des bâtiments de police pendant les manifestations qui ont agité la région du Rif après la mort tragique d'un marchand de poisson en octobre 2016.L'accusation, qui se fonde notamment sur différentes vidéos, estime que les militants jugés doivent être sanctionnés pour avoir commis des "actes criminels", alors que les prévenus disent avoir exprimé des "revendications sociales".

Lors des précédentes audiences, les avocats de la défense ont tour à tour dénoncé la faiblesse des preuves retenues contre les prévenus, les tortures qu'auraient subi certains après leur arrestation, les mauvais traitements qu'on leur aurait infligé en prison, leur état de santé dégradé par leur condition de détention. Mais ces arguments ont été rejetés.

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Certains des prévenus, dont Nasser Zefzafi, ont observé des grèves de la faim pour exiger leur libération.

Mardi, l'administration pénitentiaire a tenu à faire savoir dans un communiqué que 39 des 49 détenus incarcérés à la prison de Casablanca en lien avec le procès du Hirak prenaient "leurs repas de manière régulière", et que leur état de santé était "normal".

Le communiqué laisse entendre que le malaise qui avait conduit Nasser Zefzafi à être hospitalisé d'urgence pendant une audience début décembre relevait de la "simulation".

Le meneur a refusé de se présenter devant le tribunal mardi, avant d'être conduit sous la contrainte devant ses juges. Il était présent à l'audience, vendredi.

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Le mouvement du "Hirak" a agité le Rif pendant plusieurs mois pour réclamer le désenclavement de cette région peu développée. Depuis, d'autres régions déshéritées du Maroc ont été secouées par des mouvements similaires, avec des "manifestations de la soif" à Zagora, dans le sud, contre les pénuries d'eau, et des rassemblements pour l'emploi ces deux dernières semaines dans l'ex-cité minière de Jerada (nord-est).

Avec AFP

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