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Pas de liberté provisoire pour des protestataires du Rif au Maroc


Manifestation au Rif, Maroc, 11 juin 2017.
Manifestation au Rif, Maroc, 11 juin 2017.

La Cour d'appel de Casablanca a refusé jeudi la demande de liberté provisoire déposée par des militants du mouvement de contestation dans la région du Rif au nord du Maroc, indique un avocat de la défense.

Ces militants et sympathisants du "Hirak", nom donné localement à ce mouvement qui dénonce la marginalisation du Rif, sont incarcérés depuis plusieurs mois à la prison de Casablanca (ouest).

Leur procès s'est ouvert mardi dans une ambiance houleuse avant d'être rapidement ajourné au 17 octobre à la demande de policiers et de représentants de l'Etat marocain s'étant portés partie civile.

Mardi, les avocats de 18 des prévenus placés en détention préventive avaient toutefois eu le temps de demander au président de la Cour d'accorder une remise en liberté provisoire à leurs clients. Ils avaient également demandé que ceux qui ont entamé une grève de la faim puissent être transférés dans un hôpital.

Ces deux requêtes ont été rejetées jeudi par la Cour, a déclaré à l'AFP Naima El Guellaf, l'un des avocats de la défense.

Les 21 accusés --dont trois comparaissent libres-- sont âgés d'une vingtaine d'années pour la plupart. Ils sont poursuivis pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'État", "tentatives de sabotage, de meurtre et de pillage" ou "conspiration contre la sécurité intérieure". Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison ferme.

Tous ont été arrêtés entre fin mai et juin à Al-Hoceïma, ville du nord devenue l'épicentre de la contestation. Une douzaine d'entre eux ont entamé une grève de la faim il y a trois semaines pour protester contre leurs conditions de détention.

La cour a également refusé jeudi d'accorder la liberté provisoire au journaliste marocain Hamid El Mahdaoui. Il a lui aussi brièvement comparu mardi pour "manquements à son obligation de porter à la connaissance des autorités une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l'Etat" avant le renvoi de l'audience.

Ce journaliste engagé, parfois taxé de populisme par ses détracteurs, a déjà été condamné à un an de prison ferme pour avoir "appelé à prendre part à une manifestation interdite" le 20 juillet à Al-Hoceïma.

Le 17 octobre devrait s'ouvrir également le procès du leader du mouvement de protestation, Nasser Zefzafi.

Le "Hirak" est né après la mort d'un vendeur de poissons, broyé accidentellement dans une benne à ordures fin octobre à Al-Hoceïma, pour demander le développement d'une région que les manifestants jugent marginalisée.

Entre 200 et 300 membres actifs du mouvement ont été arrêtés et incarcérés. Leur libération est depuis devenue la principale revendication de ce qui reste du mouvement.

Avec AFP

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