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Ouattara veut "intensifier" les efforts pour la "réconciliation" entre Ivoiriens


Alassane Ouattara à Abidjan le 8 octobre 2020.
Alassane Ouattara à Abidjan le 8 octobre 2020.

Dans son allocution télévisée la veille du Nouvel An, le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé jeudi à intensifier les efforts pour la "réconciliation" dans son pays, après les violences liées à l'élection présidentielle d'octobre, et dans la perspective des législatives du 6 mars.

Se félicitant de la "qualité" du dialogue politique lancé depuis le 21 décembre avec l'opposition et la société civile pour "décrisper" le climat politique (des pourparlers étant aussi menés en coulisses) le président s'est dit "confiant qu'avec l'implication de tous, ce grand chantier de la réconciliation sera conduit avec succès".

Il faut "intensifier toutes nos actions en faveur du pardon et de la concorde nationale", "nous avons tous la responsabilité de préserver la paix, de bannir la violence et d'unir nos forces pour la construction d'une nation apaisée", a plaidé le président.

Alassane Ouattara, 78 ans, a été réélu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l'opposition, qui a boycotté le scrutin et ne reconnaît pas sa réélection.

Tout en se félicitant de la libération conditionnelle de "certains responsables" de l'opposition arrêtés après l'élection, M. Ouattara a fait passer un message de fermeté, soulignant que "la justice fera son travail afin que les responsabilités soient situées et (que) la loi sera appliquée dans toute sa rigueur" dans le cadre des enquêtes sur les violences électorales qui ont fait "87 morts" et près d'un demi-millier de blessés.

Plusieurs responsables de l'opposition sont aussi poursuivis par la justice pour avoir proclamé un régime de "transition", finalement abandonné.

Le chef de l'Etat a indiqué avoir signé un décret de grâce présidentielle pour "environ 2000" personnes "condamnées pour des infractions mineures", sans préciser s'il s'agissait d'infractions liées aux violences électorales.

Plus tôt dans l'après-midi, le principal opposant ivoirien, l'ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié, a lui aussi renouvelé son appel au dialogue politique, se refusant cependant toujours à reconnaître la réélection du président Ouattara, dans son propre message de voeux télévisés.

"Non à la forfaiture"

Une "majorité écrasante" d'Ivoiriens "ont dit non à la forfaiture du 31 octobre en s'opposant (...) à ce simulacre d'élection pour un troisième mandat inconstitutionnel et illégal", a déclaré le chef du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).

M. Konan Bédié, 86 ans, affirmant parler "au nom du PDCI et de l'opposition significative", a renouvelé son appel au dialogue politique, qu'il avait déjà lancé le 9 décembre.

"Le dialogue national me paraît la seule voie pour sortir notre pays de l'impasse", a-t-il lancé dans son message.

M. Bédié a réitéré l'exigence de l'opposition de "la libération sans condition" de responsables et de militants de l'opposition arrêtés lors de la présidentielle, "pour faciliter le dialogue national".

Mercredi, Pascal Affi Nguessan, le porte-parole d'une partie de l'opposition qui avait proclamé un régime de "transition", avec M. Bédié à sa tête, censé remplacer la régime Ouattara, a été libéré sous contrôle judiciaire après presque deux mois de détention préventive, un geste d'apaisement politique du pouvoir en vue des législatives. Il a rendu visite à M. Bédié jeudi.

Le numéro deux du PDCI, Maurice Kakou Guikahue, qui avait été détenu pendant un mois à la prison d'Abidjan, avait déjà été transféré le 11 décembre dans un hôpital après un malaise cardiaque, puis évacué en France dans la nuit du 19 au 20 décembre pour y être soigné.

Le président Ouattara avait indiqué mercredi avoir parlé "à plusieurs occasions ces derniers temps" à Henri Konan Bédié, et qu'ils avaient "convenu de reprendre le dialogue bilatéral dans la deuxième quinzaine du mois de janvier".

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