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Le porte-parole de la police ougandaise abattu devant sa maison


Des éléments de la police militaire dans un quartier au centre-ville de Kampala, Ouganda, 20 février 2016.
Des éléments de la police militaire dans un quartier au centre-ville de Kampala, Ouganda, 20 février 2016.

Le porte-parole de la police ougandaise Andrew Kaweesi, figure bien connue du grand public, a été abattu vendredi matin à Kampala à bord de son véhicule, avec deux autres policiers, par des hommes lourdement armés.

"Il a été abattu ce (vendredi) matin alors qu'il quittait son domicile pour se rendre au travail", a déclaré à l'AFP le chef de la police ougandaise Kale Kayihura, "le mobile est encore inconnu".

Les faits se sont déroulés vers 09H30 (06H30 GMT) dans le quartier de Kulambiro, à environ 10 km au nord-est du centre-ville de la capitale ougandaise: deux hommes installés à l'arrière de deux motos ont criblé de balles le véhicule du responsable policier, tuant sur le coup le porte-parole, son chauffeur et son garde du corps.

Selon Mohammad, moto-taxi de 30 ans qui a assisté à la scène, "les deux motos sont arrivées par l'arrière du véhicule qui venait de quitter la maison de Kaweesi. Le chauffeur (de Kaweesi, ndlr) a tenté d'accélérer mais ils ont réussi à le dépasser et à tirer vers l'habitacle".

Les armes des assaillants "ressemblaient à des AK-47" et "leur motos étaient neuves", a précisé à l'AFP le témoin qui n'a pas souhaité divulguer son nom.

Le président ougandais Yoweri Museveni "condamne dans les termes les plus fermes le meurtre d'Andrew Felix Kaweesi par des voyous sur des motos", a indiqué la présidence ougandaise dans un communiqué, précisant que le chef de l'Etat avait ordonné "l'installation immédiate de caméras dans toutes les villes principales d'Ouganda, et les routes principales".

M. Kayihura était devenu le porte-parole de la police nationale en août 2016 et il était à ce titre une figure bien connue du public, apparaissant régulièrement dans les journaux télévisés et autres émissions d'informations.

- 'Pluie de balles' -

Le porte-parole de la police de Kampala, Emilian Kayima, a confirmé les faits à la presse sur la scène de crime, précisant qu'une enquête avait été ouverte impliquant "toutes les agences de sécurité compétentes".

Peu après la fusillade, une foule de badauds s'était rassemblée sur place et regardait, incrédule, les trois victimes affaissées sur leur siège. Les corps ont ensuite été transportés hors de la scène du crime.

"Je n'en crois pas mes yeux. Je connaissais bien Kaweesi et je l'avais rencontré il y a une semaine et demie pour envisager le bitumage de la rue où il a été tué. C'était un homme bien, les pieds sur terre, qui respectait les civils", a réagi le maire du quartier, Charles Sserunjogi.

Ce dernier a précisé avoir entendu "une pluie de balles" depuis sa maison voisine.

M. Kaweesi avait supervisé la brutale répression policière contre un mouvement de protestation de l'opposition en 2011, organisé après une nouvelle élection présidentielle controversée dans le pays.

Il avait ensuite été nommé chef de la police métropolitaine de Kampala, en octobre 2014, puis directeur des opérations, responsable des ressources humaines, avant de devenir le porte-parole de la police.

Son meurtre n'est pas le premier d'un haut responsable en Ouganda, dirigé depuis 1986 par le président Yoweri Museveni.

En mars 2015, Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais en charge du dossier sur le double attentat jihadiste qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010, avait été abattue par des hommes à moto alors qu'elle rentrait à son domicile.

En novembre 2016, le commandant Sulaiman Kiggundu, intégré à l'armée ougandaise après avoir quitté la rébellion des Forces démocratiques Alliées (ADF) qui opèrent en République démocratique du Congo voisine, avait également été tué dans des circonstances similaires. Ces deux meurtres n'ont à ce jour pas été résolus.

Avec AFP

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