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Le Pentagone cherche les moyens d'accélérer la guerre contre le groupe Etat islamique


Le Pentagone, le 27 mars 2008.
Le Pentagone, le 27 mars 2008.

Le Pentagone prépare les options qui pourront être présentées à Donald Trump pour accélérer la campagne militaire contre le groupe Etat islamique, conformément aux voeux exprimés par le prochain président américain pendant sa campagne.

Donald Trump a promis de "bombarder à mort" l'EI et a affirmé avoir un plan secret pour vaincre rapidement les djihadistes.

Le président élu, qui prendra ses fonctions vendredi, a aussi dit qu'après son arrivée au pouvoir il réunirait ses principaux généraux et leur donnerait "30 jours" pour préparer un "plan pour vaincre le groupe Etat islamique".

Son futur ministre de la Défense, le général James Mattis, a confirmé la volonté présidentielle d'appuyer sur l'accélérateur face aux djihadistes lors de son audience de confirmation au Sénat la semaine dernière.

Interrogé sur les efforts actuels de la coalition internationale pour reprendre aux djihadistes Raqa, leur bastion syrien, le général Mattis a expliqué que la stratégie serait "ré-examinée, peut-être pour la rendre plus énergique avec des échéances plus ambitieuses".

Un responsable américain de la Défense, interrogé par l'AFP sous couvert d'anonymat, n'a pas exclu que des soldats supplémentaires puissent être envoyés en Syrie.

Quelque 500 militaires des forces spéciales américaines s'y trouvent déjà pour conseiller des groupes armés syriens et notamment les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde dominée par les milices kurdes YPG.

Mais le doute demeure sur la capacité des FDS à prendre Raqa, dans la mesure où l'assaut final devra être mené exclusivement par sa composante arabe, la ville étant à dominante arabe.

Or cette composante arabe est encore en cours de renforcement, d'équipement et de formation par les forces spéciales américaines.

Et pour la Turquie, membre crucial de la coalition, les FDS ne restent qu'un paravent des milices kurdes YPG, qu'elle considère être un "groupe terroriste".

"Si les ressources suffisantes, y compris des armes, ne peuvent pas être données à nos alliés sur le terrain" autour de Raqa, alors "une autre option est de positionner la coalition ou des forces spéciales américaines sur le terrain", a expliqué le responsable américain.

Attaques informatiques

Le général Joe Dunford, le chef d'état-major inter-armées américain, a confirmé mercredi qu'il voulait présenter des "options" pour accélérer la campagne contre l'EI, tout en restant très prudent dans sa formulation.

"Ce qui est réellement important, c'est d'abord de discuter de ce que nous faisons en ce moment, de pourquoi nous le faisons, de ce que nous pourrions faire d'autre et pourquoi nous ne l'avons pas fait jusqu'à présent", a-t-il déclaré à des journalistes.

La campagne militaire contre le groupe Etat islamique a commencé en août 2014 par des frappes aériennes américaines.

Les Etats-Unis ont petit à petit mis en place une coalition internationale qui mène des frappes aériennes. Elle forme et conseille les forces irakiennes et des forces syriennes anti-djihadistes mais ne participe pas directement aux combats terrestres.

Certains militaires ont critiqué en privé la prudence de l'administration Obama, qui a augmenté à petit pas son effort militaire contre les djihadistes, soumettant chaque décision à un contrôle politique très étroit.

Certains militaires se sont plaints de devoir passer autant de temps à convaincre la Maison Blanche qu'à diriger leurs troupes.

Ils demandent aujourd'hui plus de pouvoirs et de latitude pour déployer leurs hommes ou leurs moyens militaires.

"Il y a des demandes qui sont toujours en attente à ce jour et que la nouvelle administration va pouvoir examiner", a assuré le responsable américain anonyme.

Dans une interview au quotidien USA Today début janvier, le général David Goldfein, le chef de l'US Air Force, a laissé entendre que les chefs militaires souhaitaient notamment obtenir plus de marge de manoeuvre pour employer les capacités d'attaque informatique et les moyens spatiaux du Pentagone.

"Si nous voulons être plus réactifs, la réalité est que nous devons abaisser le niveau de la prise de décision dans certains domaines", avait-il expliqué.

"Et la grande question que nous devons régler... c'est celle de l'autorité pour pouvoir agir dans l'espace et le cyber-espace".

Avec AFP

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