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Le parti de Gbagbo appelle le président Ouattara au "dialogue"


Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'Guessan, prononce un discours lors du congrès du parti FPI le 27 juillet 2018. (Photo Sia KAMBOU / AFP)
Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'Guessan, prononce un discours lors du congrès du parti FPI le 27 juillet 2018. (Photo Sia KAMBOU / AFP)

Le Front populaire ivoirien (FPI) fondé par l'ex-président Laurent Gbagbo, autorisé sous conditions à quitter la Belgique où il était assigné à résidence, a évoqué son retour en Côte d'Ivoire appelant le président Alassane Ouattara au "dialogue". 

"Nous avons lancé un appel au président Ouattara (...) pour qu'il saisisse "cette opportunité pour engager la Côte d'Ivoire sur la voie de la vraie réconciliation et de la paix durable", a affirmé à l'AFP Assoua Adou, le secrétaire général du FPI.

"Dans la Constitution, il est dit que nul Ivoirien ne peut être contraint de rester en exil. C'est à lui (Ouattara) de prendre ses responsabilités pour que Laurent Gbagbo rentre dans son pays", a poursuivi l'ancien ministre. "Quand tu commandes un pays, ton plus grand souhait, c'est que ton pays soit en paix. Donc ce qui peut entraîner des troubles, tu évites. Je pense que le gouvernemet va éviter tout ce qui n'est pas bon pour la stabilité ou la paix".

M. Assoua Adou n'a pas voulu se prononcer sur une date de retour et notamment si M. Gbagbo reviendrait avant la présidentielle d'octobre. "Ca dépend de lui (Gbagbo). Il est libre, C'est lui qui décide s'il doit venir ou s'il doit attendre".

De son côté, le Cojep (Congrès panafricain pour la justice et l'égalité des peuples), le parti de l'ex-dirigeant politique Charles Blé Goudé, qui a bénéficié des mêmes mesures de la CPI, a également appelé au "dialogue", estimant qu'il ne s'agissait pas d'une "victoire d'un camp sur un autre".

"Nous avons une nation à construire et non des clans à développer (...) c'est un pas décisif vers la paix et la réconciliation", a affirmé le Dr Patrice Saraka

Ce dernier a estimé que les condamnations en Côte d'Ivoire pesant sur les épaules de MM. Gbagbo et Blé Goudé étaient "politiques" et pouvaient être effacées par le pouvoir politique. Il a toutefois précisé que "MM. Gbagbo et Ble Goudé ne sont pas des kamikazes" sous entendant que ceux-ci ne rentreraient qu'après "un dialogue" avec les autorités ivoiriennes.

Dans l'attente de leurs procès en appel, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi autoriser sous conditions M. Gbagbo et Blé Goudé à quitter les pays où ils sont assignés à résidence (respectivement la Belgique et les Pays-Bas), depuis leur acquittement en 2019 d'accusations de crimes contre l'humanité. Ces pays doivent notamment accepter au préalable de les recevoir, rendant incertain un retour immédiat en Côte d'Ivoire.

Après plus de sept ans de détention, Laurent Gbagbo, 74 ans, a été reconnu non coupable en janvier 2019 de crimes commis entre 2010 et 2011 au cours des violences post-électorales en Côte d'Ivoire, qui avaient fait quelque 3.000 morts en cinq mois.

Début novembre 2019, la justice ivoirienne a condamné en appel M. Gbagbo par contumace à 20 ans de prison pour le "braquage" de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest pendant la crise post-électorale.

M. Blé Goudé a été condamné en décembre 2019 à 20 ans de prison pour des crimes commis pendant la crise.

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