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Le militant écologiste Haïdar El Ali condamné pour diffamation au Sénégal


Vue générale du gigantesque chantier de la "ville nouvelle" de Diamniadio, Sénégal, 8 août 2018. (VOA/Jacques Aristide)
Vue générale du gigantesque chantier de la "ville nouvelle" de Diamniadio, Sénégal, 8 août 2018. (VOA/Jacques Aristide)

Le militant écologiste et ancien ministre sénégalais de l'Environnement, Haïdar El Ali, a été condamné par un tribunal correctionnel de Dakar à trois mois de prison avec sursis pour "diffamation" à l'encontre d'un responsable des exploitants forestiers sénégalais.

Le défenseur de l'environnement doit en outre payer deux millions de francs CFA (plus de 3.000 euros) d'amende au président de l'Union nationale des exploitants forestiers du Sénégal (Unefs), Abdoulaye Sow, à l'origine de la plainte, a-t-il déclaré, confirmant une information publiée par plusieurs médias sénégalais.

"Je vais faire appel" de cette décision, a indiqué M. El Ali.

Il avait en janvier 2018 cité le président de l'Unefs parmi les "trafiquants de bois" au Sénégal, selon la presse locale. Le procès s'est déroulé début juillet puis le jugement mis en délibéré à mardi.

Par ailleurs, quatre exploitants forestiers, disparus depuis le 5 août en Casamance (sud du Sénégal) étaient toujours recherchés mardi par les forces de sécurité sénégalaises, selon un responsable de l'armée.

>> Lire aussi : Ouverture à Diamniadio d'un nouveau centre sportif et culturel sénégalais

Depuis plusieurs années, M. El Ali avertit du risque de disparition des forêts en Casamance à cause du trafic de bois.

La controverse entre MM. El Ali et Sow, à l'origine du procès en diffamation dont le jugement a été rendu mardi, avait éclaté après le massacre le 6 janvier de 14 jeunes dans la forêt protégée de Bayotte, proche de Ziguinchor, principale ville de Casamance, région agricole et touristique bordée au nord par la Gambie et au sud par la Guinée-Bissau.

Selon la justice, le massacre a été commandité et exécuté par des villageois avec le concours de membres d'une faction de la rébellion en Casamance. Fin janvier, 24 suspects avaient été arrêtés et inculpés.

Les tractations pour la paix en Casamance se sont multipliées depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall, en 2012, mais n'ont pas abouti à un accord politique.

Après des années de calme relatif, les incidents se sont multipliés ces derniers mois dans cette région, confrontée depuis 1982 à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

Avec AFP

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