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Le mariage des enfants, un fléau au Bénin


Lors de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Lors de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Au Bénin, des associations continuent leurs luttes contre le mariage des enfants avec la compagne "Tolérence zéro" qui veut sanctionner les récidivistes.

Le Bénin fait encore partie des pays africains dans lesquels la tradition continue d’avoir une influence palpable, qui semble plus porter préjudice à la femme que de la protéger contre la violation de ses droits les plus élémentaires.

Reportage de Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou pour VOA Afrique
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Au nombre de ces violations se retrouve le mariage des enfants qui, malgré les nombreuses sensibilisations, résiste encore au grand malheur des jeunes filles âgées de moins de 18 ans.​

Pour donner une chance à ces filles enroulées dans la spirale de la tradition et à qui on refuse de s’instruire et de s’épanouir, la campagne "Tolérance zéro" face au mariage des enfants a été lancée dans le cadre de la journée de l’enfant africain.

Donner sa fille en mariage à l’apparition de ses premières menstrues est une exigence de la tradition rigoureusement suivie par certaines familles, surtout dans le nord du pays.

La dot y est généralement perçue depuis la conception du bébé dans les entrailles de sa mère ou progressivement dès la naissance.

Tournées de sensibilisation

Au Bénin, 3 filles sur 10 sont mariées avant leurs 18 ans. À peine sorties du berceau, elles sont données en mariage à des hommes plus vieux qu’elles et qui généralement ont déjà plusieur épouses.

Ghislaine Bocovo est commissaire de police, responsable de l’office centrale des mineurs, de la famille et de la répression de la traite des êtres humains.

Après plusieurs tournées de sensibilisation dans le Nord, le Zou et le Centre, elle dit ne pas "comprendre cet entêtement de certaines familles à gâcher l’avenir de leurs filles en leur imposant une vie de souffrances par le biais du mariage forcé".

Lors de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Lors de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)


Avant même que la campagne "Tolérance zéro" face au mariage des enfants ne soit lancée, plusieurs associations ont déjà compris l’urgence de l’heure et s’investissent déjà à jouer leur partition pour une enfance épanouie.

La présidente du ROAJELF (Réseau ouest-africain des jeunes femmes) se dit préoccupée par l’avenir de ces jeunes filles à qui on ôte le droit de grandir en suivant les étapes de la vie en temps voulu.

Traditions face aux droits

Une affiche de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Une affiche de la campagne contre le mariage des enfants, à Cotonou, le 26 juin 2017. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Pour Marielle Degboé, "on ne peut respecter la tradition jusqu’à marcher sur les droits de sa fille".

Le mariage des enfants est un phénomène contre lequel se bat l'Unicef depuis plusieurs années. Cette année, les ambassadrices de bonne volonté de l'Unicef, les artistes Angélique Kidjo et Zenab Abib ont écouté des jeunes filles leur raconter les difficultés rencontrées pour échapper à la fureur de leurs proches. Pour Angélique Kidjo, "c’est plus que de la torture".

Akossiwa Stella Dokpodjo, présidente de la fondation "Éduc fille mère", pense qu’il "faudra se démarquer des apparitions dans les médias pour combattre le phénomène sur le terrain, dans les zones connues pour être le lit de ce genre de crimes contre l’épanouissement des jeunes enfants".

Ginette Fleure Adandé, correspondante à Cotonou

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