TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais a entériné samedi un plan de relance d'un montant de 3.500 milliards de yens (24 milliards d'euros) destiné à aider les régions et les bas salaires, mais les analystes ne cachaient pas leur scepticisme quant à la capacité de ces mesures à faire repartir la croissance.
L'objectif de ce plan est de sortir l'économie japonaise de la récession dans laquelle l'a plongée le relèvement de trois points de la TVA - de 5% à 8% - en avril dernier.
Ce plan de soutien à l'activité économique est dévoilé deux semaines après la nette victoire de la coalition de gouvernement lors des élections législatives anticipées du 14 décembre, qui ont donné au Premier ministre Shinzo Abe un nouveau élan pour appliquer sa politique économique, baptisée "Abenomics".
Les politiques monétaire et budgétaire offensives mises en oeuvre depuis l'an dernier ont eu pour effet une nette hausse de la Bourse de Tokyo et une dépréciation du yen qui a profité aux entreprises exportatrices.
Le gouvernement escompte désormais du plan de relance un gain de croissance de l'ordre de 0,7% du PIB. Ce plan est fondé principalement sur des crédits aux collectivités régionales et sur des aides aux ménages pour l'achat de carburants.
Etant donné l'état des finances publiques, la coalition gouvernementale évitera toute nouvelle émission de dette et financera ce plan grâce à l'augmentation des recettes fiscales sur l'exercice budgétaire qui s'achèvera fin mars, mais aussi en puisant dans des fonds inutilisés dans les budgets antérieurs.
RECONSTRUCTION DES ZONES DÉVASTÉES
En concentrant ce plan sur l'aide aux régions défavorisées, Shinzo Abe cherchera à transformer en avril prochain, lors des élections locales, l'essai réussi lors des législatives anticipées.
Sur le total des 3.500 milliards de yens, 1.800 milliards seront consacrés à des mesures de soutien aux bas salaires comme la distribution de bons d'achat de marchandises ou de carburants, ainsi qu'à des mesures de soutien aux petites entreprises et à la relance de l'économie des régions.
Les 1.700 milliards de yens restants seront affectés à des mesures de prévention des catastrophes et à la reconstruction des zones dévastées par le tsunami de mars 2011 dans la région défavorisée du Tohoku. Tokyo va également s'efforcer de relancer le marché du logement en abaissant les taux de crédit proposés par une agence gouvernementale de prêts immobiliers.
"C'est mieux que rien, mais je pense pas que ce plan de relance ait un gros impact, de nature à doper l'économie", estimait Masaki Kuwahara, économiste chez Nomura Securities.
D'après lui, il est peu probable que le plan relance la consommation étant donné les incertitudes économiques persistantes. Il pourrait se solder par une hausse du PIB de seulement 0,2%, a-t-il évalué.