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Le HCR dénonce des "conditions abjectes" pour les réfugiés à Samos et Lesbos en Grèce


Réfugiés et migrants dans le port grec du Pirée, près d'Athènes, le 25 septembre 2018
Réfugiés et migrants dans le port grec du Pirée, près d'Athènes, le 25 septembre 2018

Le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR) a dénoncé des "conditions abjectes" dans les centres de réception et d'identification des deux îles grecques de Samos et Lesbos et prévenu que le camp de Moria à Lesbos était "devenu une poudrière".

Le HCR appelle dans un communiqué le gouvernement grec à prendre "des mesures d'urgence" pour remédier à la situation de quelque 11.000 réfugiés sur ces deux îles.

L'agence de l'ONU demande notamment une accélération du transfert vers le continent de plus de 4.000 personnes vulnérables.

Depuis le mois d'août, observe le communiqué, plus de 6.500 personnes ont déjà été transférées vers le continent où le gouvernement a l'intention d'ouvrir 6.000 nouvelles places, mais plus de 11.000 réfugiés sont arrivés durant la même période sur les îles de la mer Egée.

A Samos, "la situation empire" et le camp de Vathi et ses alentours accueillent 4.000 personnes alors que le camp lui-même n'est conçu que pour en recevoir 650. Les nouveaux arrivants doivent acheter leurs propres tentes et les installer sur un terrain pentu hors du camp.

Outre l'absence d'électricité et d'eau courante, il y a dans cette zone des serpents et des rats attirés par les ordures non ramassées, poursuit le HCR.

Dans le camp, "de nombreuses toilettes et douches sont cassées et les eaux usées se déversent près des tentes", décrit aussi le HCR. Les réfugiés les plus vulnérables, dont près de 200 mineurs non accompagnés, une soixantaine de femmes enceintes et des personnes handicapées ou victimes de violence sexuelle sont laissés pendant des mois dans ces conditions déplorables, tous les hébergements alternatifs sur l'île étant occupés.

A Lesbos, près de 6.500 réfugiés sont accueillis dans le camp de Moria prévu pour le tiers de ce nombre, dont près de 2.000 à l'extérieur dans un champ.

"Les tensions et les frustrations s'accentuent alors que les délais administratifs (pour les demandes d'asile) restent importants" explique le HCR ajoutant que Moria "est devenu une poudrière".

"Ces délais ainsi que la détérioration des conditions menacent sérieusement la sécurité de ceux qui y vivent et y travaillent", est-il précisé dans le communiqué.

Le HCR appelle également "la Commission Européenne et les Etats membres à continuer à préparer des mesures de soutien d'urgence et de relocalisations à la demande du gouvernement grec".

D'après les derniers chiffres disponibles, 20.000 réfugiés se trouvent actuellement sur les îles de la mer Egée. La situation est moins dégradée à Chios, Kos et Leros.

Près de 21.737 réfugiés étaient arrivés au total à mi-septembre depuis début janvier, contre 17.563 pour toute l'année 2017, selon le ministère de la Politique migratoire.

Avec AFP

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