Cette recette de cuisine électorale, extrêmement répandue, est nommée "gerrymandering".
Cette fois-ci, des républicains attaquent en justice le redécoupage effectué par les démocrates d'une circonscription électorale de l'Etat du Maryland.
En octobre dernier, les juges de la haute cour s'étaient penchés sur des découpages républicains déloyaux des circonscriptions du Wisconsin. Ils n'ont pas encore rendu leur jugement dans cette affaire.
Aux Etats-Unis, où Donald Trump a été élu avec moins de voix que son adversaire Hillary Clinton, les remaniements arbitraires des cartes électorales pour avantager un parti sont fréquents.
>> Lire aussi : En Amérique, la purge des listes électorales en débat
Mais, depuis des années, la Cour suprême est réticente à statuer sur le gerrymandering, d'abord ne sachant pas quels critères appliquer, ensuite redoutant une avalanche de contestations électorales.
Les cartes des circonscriptions pour les élections d'Etat et les scrutins fédéraux sont redessinées après le recensement décennal de la population américaine.
Dans la plupart des cas, les parlementaires élus dans chaque Etat dressent la nouvelle carte.
>> Lire aussi : Des Etats accusés de "diluer" le vote des Noirs aux États-Unis
L'enjeu est donc énorme: pour la première fois, la Cour suprême pourrait d'ici juin tracer des limites au gerrymandering, en mettant en place un outil technique jugulant ce moyen des partis politiques pour s'assurer des avantages.
Le gouvernement de Donald Trump a décidé d'ajouter une question sur la citoyenneté dans le prochain recensement de la population, une décision qui selon certains pourrait aggraver le gerrymandering.
Gerrymandering est un mot-valise composé du nom d'un gouverneur républicain du XIXe siècle, Elbridge Gerry, et de la deuxième partie de "salamander".
Gerry avait en effet remanié une circonscription de son Etat, le Massachusetts, lui donnant la forme d'une salamandre (en anglais: "salamander").
Avec AFP