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Le FMI revoit à la baisse ses prévisions de croissance mondiale


(Reuters)
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Dans une actualisation de ses perspectives économiques globales, le FMI juge en outre que la stagnation et l'inflation faible "restent des sujets de préoccupation" dans la zone euro et au Japon.

PÉKIN (Reuters) - Le Fonds monétaire international a abaissé ses prévisions pour l'économie mondiale en 2015 et 2016, estimant que la chute du pétrole ne compensera pas la faiblesse de l'investissement sur fond de pessimisme accru sur l'évolution de la croissance potentielle de nombreux pays.

Dans une actualisation de ses perspectives économiques globales publiées mardi, le FMI juge en outre que la stagnation et l'inflation faible "restent des sujets de préoccupation" dans la zone euro et au Japon.

Il fait exception pour les Etats-Unis, la seule grande économie pour laquelle il rehausse ses prévisions tant pour cette année que pour l'an prochain.

Les révisions à la baisse sont plus fortes pour les pays émergents du fait notamment de la Chine, mais aussi et surtout de la Russie, pour laquelle le Fonds anticipe deux ans de récession.

Pour l'ensemble de l'économie mondiale, ses économistes n'attendent plus qu'une croissance de 3,5% en 2015 et 3,7% en 2016, 0,3 point de moins que dans leurs précédentes prévisions.

Aux Etats-Unis, l'économie croîtrait de 3,6% cette année puis 3,3% l'an prochain, soit des révisions de respectivement +0,5 et +0,3 point.

Le FMI est moins optimiste pour la zone euro, tablant sur des taux de croissance de 1,2% et 1,4% contre 1,4% et 1,7% précédemment.

Sa plus forte révision (-0,5 point) porte sur l'Italie, où le PIB ne progresserait plus que de 0,4% cette année et de 0,8% l'an prochain. En France, les révisions sont limitées à 0,1 et 0,2 point, à 0,9% pour 2015 et 1,3% pour 2016, sensiblement en deçà du scénario du gouvernement (1,0% en 2015 et 1,7% en 2016).

S'agissant des pays émergents, leur croissance reviendrait à 4,3% cette année, après 4,4% en 2014, pour accélérer à 4,7% l'an prochain, contre de précédentes prévisions de 4,9% et 5,2%.

Le FMI explique ce ralentissement par la Chine, où l'investissement fléchit, par la détérioration de la situation en Russie et par la révision à la baisse de la croissance potentielle des pays exportateurs de produits de base.

DÉFICIT D'INVESTISSEMENT

La croissance de l'économie chinoise ne serait plus que de 6,8% cette année puis de 6,3% en 2016, contre 7,1% et 6,8% escompté précédemment. Quant à la Russie, confrontée au double impact de la baisse des cours du brut et des sanctions liées à la crise en Ukraine, elle connaîtrait deux années de récession marquée: -3,0% en 2015 et -1,0% en 2016.

Les économistes du Fonds estiment que la baisse du pétrole pourrait apporter 0,3 à 0,7 point de croissance supplémentaire à l'économie mondiale cette année et 0,4 à 0,8 point de plus en 2016 selon les scénarios envisageables.

Olivier Blanchard, chef économiste du Fonds, reconnaît que ce chiffrage, réalisé fin 2014, pourrait être un peu pessimiste.

Mais en tout état de cause, il estime que la chute des cours du brut ne suffira pas à compenser la faiblesse de plusieurs économies "dont la croissance potentielle a été revue en baisse, amenant les entreprises à diminuer leurs investissements".

C'est le cas notamment de la zone euro, pour laquelle la baisse de l'euro est une autre bonne nouvelle mais qui souffre aussi d'un manque d'investissements.

Pour cette raison, le FMI insiste une nouvelle fois sur la nécessité pour de nombreux pays de mettre en oeuvre des réformes structurelles afin de rehausser leur potentiel de croissance.

Parallèlement, pour éviter que "les nouveaux reculs de l'inflation, même temporaires, entraînent une diminution supplémentaire des anticipations inflationnistes dans les grands pays, la politique monétaire doit rester accommodante par d'autres moyens afin d'éviter une hausse des taux d'intérêt réels", indique-t-il, visiblement à l'adresse de la zone euro.

Il convient aussi de "moduler le rythme et la composition de l'ajustement budgétaire de manière à soutenir à la fois la reprise et la croissance à long terme", ajoute-t-il, en notant qu'il "y a d'excellentes raisons d'accroître l'investissement dans les infrastructures dans certains pays."

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