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Au Gabon, le coronavirus appauvrit le monde des arts et de la culture


Danse urbaine devant l'Institut francais de Libreville, le 5 décembre 2020.
Danse urbaine devant l'Institut francais de Libreville, le 5 décembre 2020.

Le festival Gabon 9 provinces annoncé depuis plus de deux mois en mode virtuel, bute sur des problèmes de financement. L’événement est même boudé par les artistes.

Depuis trois ans le Gabon organise un festival cosmopolite culturel, artistique et diversifié. Mais avec la pandémie du nouveau coronavirus, "l’été gabonais", qui aurait dû avoir lieu en août, avait été programmé par le gouvernement pour octobre, avant d'être repoussé. Depuis, les autorités se terrent dans un silence absolu sur l’éventualité d’une nouvelle date. L'année tirant vers sa fin, il n’est pas évident que ce 4e rendez-vous ait lieu en 2020.

En plus des difficultés liées au calendrier, l’événement fait aussi l'objet d'un boycott par les acteurs culturels. Pour beaucoup d'entre eux, comme le rappeur Franck Baponga, "le statut de l’artiste en attente d’adoption au Parlement est plus important que le cachet".

La condition sociale de l’artiste gabonais, qui vivote depuis des décennies, s’est dégradée avec l’apparition de la crise sanitaire de la maladie Covid-19. Les concerts et les spectacles qui constituent l’essentiel de leur revenu se font rares. Mais les plus téméraires se débrouillent comme ils peuvent pour leur propre plaisir et celui de leur public.

C’est le cas de l’Association des promoteurs de la danse urbaine. Ils organisent, sans soutien financier, un mini festival dans les rues de Libreville. "Un évènement comme celui-ci, nous l’organisons sans appui véritable. Notre seul réconfort c’est d’avoir gracieusement bénéficié de l’esplanade de l’Institut français de Libreville pour ce concours de danse", se désole Jean Hussen Bikoro, co-organisateur du gala.

Le dramaturge Dominique Douma à son domicile à Libreville, le 5 décembre 2020.
Le dramaturge Dominique Douma à son domicile à Libreville, le 5 décembre 2020.

Parmi les parents pauvres de la culture gabonaise, il y a le théâtre. Dominique Douma, l’un de ses chantres, a dû se résoudre à l’écriture des pièces de théâtre et à celle d’un recueil de nouvelles à paraître prochainement.

"Déjà avant le Covid-19, nos activités étaient au plus mal. Vous vous imaginez bien que ça devient bien plus compliqué. Je n’ai même plus le contrôle de ma troupe. Mais comme on dit à quelque chose malheur est bon, mon passe-temps c’est désormais la lecture et l’écriture". C’est tout sourire que Dominique Douma affirme néanmoins vivre plutôt bien son confinement.

Les regards des artistes gabonais sont tournés maintenant vers des mécènes et des partenaires extérieurs comme l’Unesco. Le Fonds des Nations unies pour la science, l’éducation et la culture a fait sa part en permettant à plus d’une dizaine d’acteurs culturels dont l’existence légale est reconnue de se partager une enveloppe de 20.000 dollars.

C’était dans le cadre d’un appel à projets pour lutter contre la désinformation autour du coronavirus.

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