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Le chef de la diplomatie nord-coréenne en Suède dans un climat de détente


Le ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho à Stockholm, en Suède, le 15 mars 2018.
Le ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho à Stockholm, en Suède, le 15 mars 2018.

Le chef de la diplomatie nord-coréenne Ri Yong Ho est arrivé jeudi en Suède, pays qui représente les intérêts américains à Pyongyang, au moment où Corée du Nord et Etats-Unis étudient l'organisation d'un sommet bilatéral historique.

M. Ri est arrivé à l'aéroport Arlanda de Stockholm vers 18H15 (17H15 GMT) et s'est engouffré dans une voiture d'un convoi de véhicules diplomatiques.

Selon le ministère suédois, M. Ri doit séjourner jusqu'à vendredi dans le pays scandinave pour des "entretiens" avec son homologue Margot Wallström, devant porter notamment sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne et un possible sommet entre le président Trump et Kim Jong Un.

Les medias internationaux se sont livrés à des spéculations sur un possible choix de la Suède comme lieu de ce sommet, s'il était confirmé.

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Le ministère suédois des Affaires étrangères s'est contenté d'indiquer que "les discussions porteront sur le rôle de puissance protectrice consulaire joué par la Suède auprès des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie" à Pyongyang.

M. Ri et Mme Wallström évoqueront aussi "la situation sécuritaire sur la péninsule coréenne, sujet qui figure en première place à l'agenda du Conseil de sécurité (des Nations unies) dont la Suède est un membre (non-permanent) en 2017-2018".

La visite de M. Ri, a encore indiqué le ministère, vise également à "contribuer à la mise en oeuvre effective des résolutions" votées par le Conseil de sécurité contre Pyongyang sur son programme nucléaire, mais aussi celles "soulignant la nécessité d'intensifier les efforts diplomatiques pour trouver une solution pacifique au conflit".

M. Ri est accompagné par Choe Kang Il, directeur général adjoint du département Amérique du Nord au ministère nord-coréen des Affaires étrangères, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

"Nous ne pouvons exclure la possibilité d'un contact entre la Corée du Nord et les Etats-Unis" durant la visite de M. Ri en Suède, a déclaré à Yonhap une source dans la capitale chinoise.

La diplomatie suédoise a souligné qu'il n'y aurait pas de conférence de presse au cours de la visite, mais qu'un communiqué serait rendu public vendredi soir à l'issue des entretiens.

Sommet historique?

La diplomatie suédoise a laissé entendre qu'aucune déclaration publique conjointe n'était prévue à l'issue de la visite du ministre nord-coréen.

"Un communiqué de presse complet sera publié à la fin des entretiens, dans la soirée du 16 mars", a indiqué le ministère.

Après des mois de tension et de menaces de guerre autour du programme nucléaire de Pyongyang, un sommet historique entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un pourrait avoir lieu avant la fin mai, a annoncé la semaine dernière un haut responsable sud-coréen.

M. Trump a confirmé la perspective du sommet mais la Corée du Nord ne l'a toujours pas fait. Ni le lieu ni la date n'en ont encore été précisés. En visite officielle à Washington début mars, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a redit à Donald Trump la disponibilité de la Suède à faciliter les contacts entre les deux pays ennemis.

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"La Suède est un pays militairement non-aligné, avec une présence ancienne en Corée du Nord. Sur la base de cette confiance, nous pensons que nous avons un rôle à jouer", a-t-il répété jeudi en marge d'un déplacement en province.

"Mais c'est aux acteurs principaux de décider le rôle de la Suède", a-t-il ajouté.

L'ambassade de Suède à Pyongyang représente les intérêts américains, mais aussi canadiens et australiens en Corée du Nord, ces pays n'entretenant pas de relations diplomatiques avec le régime de Kim Jong Un.

La Corée du Nord a également une ambassade à Stockholm, une villa cossue avec jardin arboré dans un quartier tranquille et huppé de la capitale.

"La Suède joue un rôle important sur la péninsule coréenne en tant que puissance protectrice et (chargée de la) supervision de l'armistice" de la guerre de Corée (1950-1953), relève Jerker Hellström, spécialiste de l'Asie à l'Agence suédoise de recherche sur la défense, dépendant du ministère de la Défense.

Mais avec la Corée du Nord, l'excès d'optimisme est souvent déçu. "La pause dans l'escalade à laquelle nous assistons est temporaire", estime-t-il.

L'an dernier, Donald Trump avait remercié le gouvernement suédois pour ses efforts visant à obtenir la libération de l'étudiant américain Otto Warmbier, arrêté à Pyongyang en 2016 et décédé peu après sa libération et son retour aux Etats-Unis.

Selon une source suédoise proche des contacts entre Stockholm et Pyongyang, le sort de trois Américains détenus en Corée du Nord doit être abordé cette semaine en Suède.

"Puisque les deux côtés font maintenant des gestes pour alléger les tensions, c'est un dossier sur lequel la Corée du Nord peut se pencher", a indiqué cette source au quotidien de référence Dagens Nyheter.

Avec AFP

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