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L'Afrique du Sud a perdu 1.215 rhinocéros en 2014


Des rhinocéros en Afrique du Sud (AP)
Des rhinocéros en Afrique du Sud (AP)

Au moins 1.215 animaux ont été tués en 2014, soit une hausse de 21% des décès dus au braconnage par rapport à 2013.

OHANNESBURG (Reuters) - L'Afrique du Sud a perdu en 2014 un nombre record de rhinocéros, victimes du braconnage intensif, et en a envoyé une centaine à l'étranger pour tenter de préserver cette espèce fortement menacée, a annoncé jeudi la ministre de l'Environnement.

Au moins 1.215 animaux ont été tués en 2014, soit une hausse de 21% des décès dus au braconnage par rapport à 2013 (1.004), qui avait déjà établi un triste record en la matière, a précisé Edna Molewa pendant une conférence de presse.

Avec quelque 20.000 bêtes, l'Afrique du Sud héberge environ 90% des rhinocéros du continent - blancs et noirs confondus -, dont la corne est recherchée au Vietnam et en Chine, où elle est utilisée sous forme de poudre dans la médecine traditionnelle ou comme ornement symbole de richesse.

Le prix du kilo de corne est estimé à 65.000 dollars (56.500 euros) sur les marchés asiatiques, davantage que les métaux les plus précieux comme l'or et le platine.

L'Afrique du Sud a dévoilé en août dernier un projet de déplacement de 500 des quelque 9.000 rhinocéros du Parc Kruger, où le braconnage est le plus fort en raison de la proximité du Mozambique, un des pays les plus pauvres au monde.

Une centaine d'animaux ont déjà été envoyés dans des pays étrangers, a déclaré la ministre, qui n'a pas souhaité préciser lesquels par mesure de sécurité. Le Botswana, qui dispose de vastes espaces naturels peu peuplés et où le braconnage est peu développé, est considéré par les défenseurs de la nature comme le candidat le plus sérieux.

LÉGALISATION DU COMMERCE?

Cinquante-six rhinocéros ont par ailleurs été déplacés à l'intérieur du Parc Kruger, emblème du tourisme sud-africain, depuis régions de fort braconnage vers des zones jugées plus sûres, a ajouté Edna Molewa.

En 2015, les autorités sud-africaines prévoient de déplacer 200 animaux supplémentaires qu'une vingtaine d'éleveurs privés se sont portés volontaires pour acheter, a dit la ministre, précisant que les revenus des ventes serviront à financer des projets de protection de la faune sauvage.

Les éleveurs privés possèdent environ 5.000 des 20.000 bêtes du pays et certains parient sur une prochaine légalisation du commerce de la corne en réaction à la flambée du braconnage.

Le gouvernement sud-africain, qui évalue ses réserves de cornes à 25 tonnes (soit 1,39 milliard d'euros au prix du marché noir), est lui-même favorable à une telle mesure, qu'il entend soumettre à la prochaine réunion de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), en 2016.

Nombre de défenseurs de la faune dénoncent au contraire cette initiative, faisant valoir que la légalisation du commerce encouragerait une explosion de la consommation dans des pays très peuplés comme la Chine et le Vietnam et donc, au final, le braconnage, comme cela a été le cas avec l'ivoire des éléphants après l'autorisation donnée à trois pays d'Afrique d'Australe de commercialiser leurs stocks de défenses à la fin des années 1990.

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